-
-
Vœux du Président
Dans le cadre des 120 ans de la Société des Poètes Français, 2023 fut marquée par une série d’événements et nous remercions vivement tous nos sociétaires qui se sont mobilisés pour la réussite de cet anniversaire, tant à Paris qu’en régions et y compris à l’étranger : notre belle société progresse tant en nombre de ses membres et représentants actifs qu’en termes de volonté d’action, si bien que, plus que jamais en notre époque où les repères sociétaux semblent se disloquer, nous avons besoin de nous unir pour entretenir et propager la flamme poétique que représente la SPF.
Le rôle de nos Délégués et Correspondants à travers la France et la Francophonie revêt une importance capitale pour créer un maillage efficace des relais entre poètes, à la fois pour démultiplier notre présence lors des salons et rencontres, parfois organisés par eux, et pour élargir nos cercles, les mettre en relation les uns avec les autres, atteindre un nouveau public, découvrir d’autres talents, notamment au sein d’une jeunesse en quête de reconnaissance pour l’avenir : pensez à diffuser notre Concours international Jeunesse gratuit et fédérateur !
Nous entretenons en parallèle le souvenir des poètes qui ont marqué leur temps mais aussi d’autres poètes qui auraient mérité une meilleure audience, et de nos chers disparus qui ont apporté leur aide bénévole pour nous permettre de former aujourd’hui une association de renommée justifiée. Nous continuerons d’honorer leur mémoire et, nous montrant dignes de leur héritage, poursuivrons cette œuvre collective avec passion, pour diffuser un esprit de poésie capable de réunir les peuples, en répandant un message d’harmonie, de réconfort et d’amour.
Il reste à accomplir bien des actions, de nature à mieux nous faire entendre de nos contemporains et transmettre au monde de demain ce dont il aura besoin pour sauvegarder la dignité de l’être humain, face à la triste tendance du repli sur soi et d’une déshumanisation ambiante en inquiétante évolution.
Notre raison d’exister passe par une tâche parfois ingrate au quotidien mais nécessaire pour aller ensemble avec enthousiasme sur les vrais chemins de lumière, où brillent nos idéaux de paix, de bonheur et d’espoir.
Pour 2024, au nom du Comité directeur, en attendant de se retrouver nombreux autour de nos activités et projets divers, je vous souhaite, poètes et amis de la SPF, une bonne et heureuse année, pleine de santé et de joie en Poésie.
Jean-Charles Dorge
Président de la Société des Poètes Français
nouvel an en vidéos
musique classique
-
Société des Poètes Français
16, rue Monsieur Le Prince
75006 PARIS
(métro Odéon ou Luxembourg)
stepoetesfrancais@orange.fr
PERMANENCE TÉLÉPHONIQUE :
mardi et jeudi
15 h. à 18 h.
01-40-46-99-82
SITE :
www.societedespoetesfrancais.eu
*
BLOG :
http://www.societedespoetesfrancais.net/
https://www.facebook.com/societe.lespoetesfrancais.7
https://fr.wikipedia.org/wiki/Société_des_poètes_français
Nos vidéos, diaporamas musicaux, musique
ÉDITIONS SOCIÉTÉ DES POÈTES FRANÇAIS * PARIS
à compte d'éditeur
La bibliothèque de nos éditions SPF
nos expositions d'art (peinture, sculpture, photographie, art digital)
Atelier de diction
*
Atelier de poésie
https://www.youtube.com/playlist?list=FL0IElFBx4rhbl55SLoiWn_w
-
-
-
-
ATELIER DE DICTION
Animé par
Roselyne CHEVALIER
Comment faire passer la parole du poète ? Par la voix et par la gestuelle : tout le corps participe à la transmission du verbe.
Nous commencerons par le travail de la voix : respiration, articulation, intonation. Diction de la poésie classique avec le respect de la prosodie (métrique, nombre de pieds) et diction de la poésie libre : dans les deux cas, nous ferons un travail sur le rythme et il est recommandé d’avoir l’oreille musicale. Car le poème a sa propre mélodie.
Nous passerons ensuite à l’attitude corporelle : conscience du corps dans l’espace, mouvements, verticalité.
Enfin, nous passerons à l’émotion qui est une partie importante de l’atelier : que dit le poème (sa compréhension) ? Comment vais-je le dire à partir de ma compréhension ? Je dois ressentir les émotions du poète pour pouvoir les transmettre à un auditoire. Pour cela, je vais faire appel à mes souvenirs émotionnels et à ma mémoire sensorielle (cf. la madeleine de Proust).
Voici un exemple :
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend
Extrait du sonnet Mon rêve familier de Paul Verlaine
Dans ce cas de figure, il y les images du rêve (une femme à l’apparence changeante), un idéal amoureux (que j’aime et qui m’aime) et de compréhension (et me comprend). Nous allons donc travailler le surgissement des images, le sentiment amoureux et l’union de l’âme (l’amour) et de l’esprit (compréhension). Nous nous pencherons évidemment sur le sens premier du poème sachant que Verlaine a souffert de la mort d’une jeune cousine dont il était amoureux puis de sa propre mère. Et la meilleure façon de faire passer un poème, c’est de le vivre.
-
-
-
Origine de la St Valentin
La Saint-Valentin symbolise aujourd'hui la fête des amoureux sans nul doute, mais ses origines sont sujettes à bien des hypothèses. La fête des lupercales ou Lupercalia, observée dans la Rome antique, semble être l'origine païenne de la Saint Valentin. Valentin est un martyr, ou plusieurs martyrs, dont l'histoire est assez floue, mais qui fut élevé en martyr au 3e ou 4e siècle.
L'église chrétienne combattit les lupercales en vain durant le 4e et 5e siècle, période durant laquelle de nombreux rites païens ont été remplacés par des fêtes chrétiennes. Les lupercales furent associées à la Saint-Valentin sans toutefois disparaître, jusqu'au Pape Gélase 1er (492 - 496), qui réussit à supplanter cette survivance païenne à travers une violente lettre Contra Lupercalia qui interdit aux chrétiens de participer aux lupercales.
Au Moyen Age, Valentin devient le patron des fiancés afin de correspondre à la période de reproduction des oiseaux. Les jeunes femmes désignaient alors leur fiancé comme leur Valentin, un terme dont l'origine provient peut-être du terme galantin. Les femmes tentaient d'en savoir plus sur leur futur mari en guettant les oiseaux le 14 février : un rouge-gorge signifiait que le mari serait un marin, un moineau annonçait un mariage heureux mais pauvre, tandis que le chardonneret figurait un homme riche comme mari1.
Par la suite, la Saint-Valentin perdura, notamment à travers la Fête des Brandons (premier dimanche de Carême), durant laquelle les cavaliers des jeunes filles étaient appelés valentins. La Saint-Valentin déclina jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle les Anglo-saxons la remirent au goût du jour. Les échanges de petits mots d'amour, répandus depuis le 17e siècle en Grande-Bretagne3, devinrent populaire en France. En 1965, la fête est entérinée par l'Union des commerçants de France et la Loterie nationale, avec le soutien des amoureux de Peynet.
en hommage à Michel Legrand :
SAINT VALENTIN
A la Saint-Valentin
Je t’offre mes mots en guirlande
Comme des fleurs fraîchement cueillies.
Je t’écris des ciels amoureux où
Prisonniers de ma plume en cavale
Tant d’oiseaux volent dans tes yeux.
A la Saint-Valentin
Je voudrais te peindre des mots d’amour
Mais je préfère te les écrire
Et mes doigts sont impatients de t’aimer.
A la Saint-Valentin
J’ai tant de choses à te dire
Mes pensées dansent sans cesse
Et ne peuvent se lasser
De te redire encore une fois
Tendrement
« Je t’aime ! »
J.- F D
Recueil : Mes heures perdues (1833)
Mon âme a son secret, ma vie a son mystère,
Un amour éternel en un moment conçu :
Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire,
Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su.
Hélas ! j'aurai passé près d'elle inaperçu,
Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire.
Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre,
N'osant rien demander et n'ayant rien reçu.
Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre,
Elle suit son chemin, distraite et sans entendre
Ce murmure d'amour élevé sur ses pas.
À l'austère devoir, pieusement fidèle,
Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle
Quelle est donc cette femme ? et ne comprendra pas.
Félix Arvers (1806-1850)Recueil : Le fou d'Elsa (1963)
Que ce soit dimanche ou lundi
Soir ou matin minuit midi
Dans l'enfer ou le paradis
Les amours aux amours ressemblent
C'était hier que je t'ai dit
Nous dormirons ensemble.
C'était hier et c'est demain
Je n'ai plus que toi de chemin
J'ai mis mon cœur entre tes mains
Avec le tien comme il va l'amble
Tout ce qu'il a de temps humain
Nous dormirons ensemble.
Mon amour ce qui fut sera
Le ciel est sur nous comme un drap
J'ai refermé sur toi mes bras
Et tant je t'aime que j'en tremble
Aussi longtemps que tu voudras
Nous dormirons ensemble.
Louis Aragon
(1897-1982)Recueil : Romances et poésies (1664)
L'eau qui caresse le rivage,
La rose qui s'ouvre au zéphir,
Le vent qui rit sous le feuillage,
Tout dit qu'aimer est un plaisir.
De deux amants l'égale flamme
Sait doublement les rendre heureux.
Les indifférents n'ont qu'une âme ;
Mais lorsqu'on aime, on en a deux.
Madeleine de ScudéryJe t'aime tant
Recueil : Le délire de l'amour (1780)
Je t'aime tant, je t'aime tant :
Je ne puis assez te le dire,
Et je le répète pourtant
À chaque fois que je respire.
Absent, présent, de près, de loin,
Je t'aime est le mot que je trouve :
Seul, avec toi, devant témoin,
Ou je le pense ou je le prouve.
Fabre d'ÉglantineNous dormirons ensemble.
Recueil : Le fou d'Elsa (1963)
Que ce soit dimanche ou lundi
Soir ou matin minuit midi
Dans l'enfer ou le paradis
Les amours aux amours ressemblent
C'était hier que je t'ai dit
Nous dormirons ensemble.
C'était hier et c'est demain
Je n'ai plus que toi de chemin
J'ai mis mon cœur entre tes mains
Avec le tien comme il va l'amble
Tout ce qu'il a de temps humain
Nous dormirons ensemble.
Mon amour ce qui fut sera
Le ciel est sur nous comme un drap
J'ai refermé sur toi mes bras
Et tant je t'aime que j'en tremble
Aussi longtemps que tu voudras
Nous dormirons ensemble.
Louis Aragon
(1897-1982)Jouissance.
Recueil : Poésies (1658)
Aujourd'hui dans tes bras j'ai demeuré pâmée,
Aujourd'hui, cher Tirsis, ton amoureuse ardeur
Triomphe impunément de toute ma pudeur
Et je cède aux transports dont mon âme est charmée.
Ta flamme et ton respect m'ont enfin désarmée ;
Dans nos embrassements, je mets tout mon bonheur
Et je ne connais plus de vertu ni d'honneur
Puisque j'aime Tirsis et que j'en suis aimée.
ô vous, faibles esprits, qui ne connaissez pas
Les plaisirs les plus doux que l'on goûte ici-bas,
Apprenez les transports dont mon âme est ravie !
Une douce langueur m'ôte le sentiment,
Je meurs entre les bras de mon fidèle Amant,
Et c'est dans cette mort que je trouve la vie.
Marie-Catherine de Villedieu.
(1632-1683)Chanson de Fortunio.
Recueil : Poésies nouvelles (1850)
Si vous croyez que je vais dire
Qui j'ose aimer,
Je ne saurais, pour un empire,
Vous la nommer.
Nous allons chanter à la ronde,
Si vous voulez,
Que je l'adore et qu'elle est blonde
Comme les blés.
Je fais ce que sa fantaisie
Veut m'ordonner,
Et je puis, s'il lui faut ma vie,
La lui donner.
Du mal qu'une amour ignorée
Nous fait souffrir,
J'en porte l'âme déchirée
Jusqu'à mourir.
Mais j'aime trop pour que je die
Qui j'ose aimer,
Et je veux mourir pour ma mie
Sans la nommer.
Alfred de MussetMon rêve familier.
Recueil : Poèmes saturniens (1866)
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon cœur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
Paul VerlainePour me joindre aux messages d'amour sur la page d'accueil
de notre blog, à l'approche de la St Valentin, je te propose ce modeste "poaime".
Un peu de douceur dans ce monde angoissé peut apporter espoir, réconfort
et oxygène en partage.
Bien amicalement
JEAN MORAISIN
**********************************************************
Pour de vrai
Pour de vrai, j'ai rêvé que j'écrivais des vers,
De douze pieds comptés, respectant la césure,
De ces alexandrins dont la juste mesure
Interdit de marcher d'un seul pas de travers.
Toute inattention vous expose au revers
Du trait rouge infligeant cette intime blessure
Qui vous fait claudiquer du fond de la chaussure.
"E muet" ! Je prends garde à son effet pervers :
- "Sur ton sein blanc, je pose une douce caresse
Et je lis d'un baiser ce frisson qui progresse
En offrant à ma lèvre un délicat téton.
Sur ta peau, j'écrirai la Beauté toute nue.
En bâcler le sonnet vaudrait coups de bâton
Au poète raillant l'Amour sans retenue."
Jean MORAISIN
Venez chère Amie, nous irons vers les terres nouvelles
Venez chère Amie, nous irons vers les terres nouvelles :
Celles qui sentent encore l’odeur de la pluie, les balancements du vent
Et les éclats lumineux du soleil qui s’étalent parmi les fleurs sauvages et les blés mûrs.Je vous dirai combien votre présence m’est chère en quelques mots peut-être hésitants
Mais qui seront chargés de tant d’émotions et des saisons de l’âme.
Mon cœur s’attache à vous parmi les plis caressants du temps.Je sentirai votre corps tout près, tout près, sans trop m’approcher
Je ferai sans doute silence pour mieux vous regarder
Et je suivrai la longue ligne de vos mains.Nous longerons le murmure du ruisseau en ce joli mois de mai
En espérant que nos longs chuchotements iront vers de doux baisers.
J’oserai enfin vous dire combien j’ai soif de votre bouche.Votre voix me fait penser aux préludes merveilleux
Que la volupté de la nuit offre à la lumière dorée du jour.
Christian Malaplate(extrait du recueil : La musique cerne les ombres et ouvre la clairière des mots)
-
-
10
Dernières parutions de nos membres parmi de très nombreuses parutions à nos Éditions
(recueils avec recensions*10)
*
Vous trouverez un bulletin de commande
sur notre site
Pour commander un recueil, se renseigner au siège, on ne peut indiquer le tarif du recueil choisi
nous ne sommes pas une entreprise commerciale
*
par MICHEL BENARD
poeta honoris causa
Recension : Nicole Portay : « Fileuse d’espoir » Editions les Poètes français –
Préface Michel Bénard – Illustrations Auguste Haessler -
Format 15x21 – Nombre de pages 83 -
Et si la poésie était une question de survie, de salut, alors mieux vaut sous le sceau de la confiance emboiter le pas sécurisant de la « Matriarche ».
La « Fileuse d’espoir » est en fait une semeuse qui patiemment veille en son jardin refuge à la germination des graines sacrées. Si l’ombre est parfois présente dans cette œuvre, c’est pour mieux percevoir la lumière, la caresser et la déposer à sa juste place, là, précisément au centre du cœur et de l’esprit jusqu’à l’enchâssement escompté.
Nicole Portay avance en poésie dans une posture semblable à celle du pèlerin de station en station sur les degrés de l’élévation. Ses vers sont assoiffés de liberté, sont ciselés, sont peaufinés, la qualité d’une écriture soignée est la meilleure garantie pour l’élévation et la compréhension de la poésie, cela notre poétesse l’a parfaitement compris.
Bien loin des textes des premières heures, désormais nous sommes face à une véritable métamorphose, similaire à l’image de la chrysalide carapacée allant jusqu’à l’éclosion d’un merveilleux papillon multicolore.
Si Nicole Portay rêve parfois de devenir poète, elle l’est bel et bien et sur une margelle élevée.
Le poète est assimilé au magicien, au sourcier qui avance avec sa baguette de coudrier et c’est bien ce qui est évoqué dans le poème « Baladin », il traverse le miroir, il parsème de poudre d’or les terres en jachère et :
« ...rend la semence de l’univers
Au sillon de la terre. »
La poétesse Nicole Portay porte des yeux d’amour protecteur sur ses petits-enfants et les invite à danser au bord des étoiles.
Cependant notre poétesse a conscience que la voie initiatique pour retrouver l’origine de l’amour la plonge dans l’épreuve des défis et des tolérances.
Alors peut-être est-il sage de se fier à son ange qui viendra de ses ailes :
« Enlacer les blessures de ton âme
Sur un fil d’argent naissant. »
Michel Bénard.
Recension : « La ronde des jours » de Marie-Anne Trémeau-Böhm.
Editions les Poètes français. 2018. format 15x21 nombre de pages 39.
Pour « La ronde des jours » Marie-Anne Trémeau-Böhm nous prend par la main et nous entraine en son jardin pour une farandole pastorale où flottent quelques parfums d’humus, de mousse et de fleurs.
Mais la beauté est fugitive, éphémère et notre poétesse a parfaitement conscience que le temps est court pour vouloir en capter toutes les nuances.
Au travers de textes courts, Marie-Anne Trémeau-Böhm exprime l’essentiel de son ressenti face aux variations de la nature, véritable ronde des saisons, des jours, des intempéries, des éclaircies.
Cet ouvrage est un peu l’herbier du poète naturaliste où court un écureuil, où s’envole un héron cendré, où planent des senteurs d’herbes sèches et de terre humide.
Nous côtoyons beaucoup de sensibilité colorée, de fraîcheur qui s’infiltrent ente ces lignes, de simplicité aussi où souffle un vent d’authentiques valeurs. Une rose y discute avec un coin de ciel bleu.
Le spectacle de la nature est permanent. Tout se métamorphose et chaque matin devient un étonnement, un ravissement.
Dans cette folle farandole bucolique, ce sera le corbeau qui aura le dernier mot, n’est-il pas un peu ce prince noir du jardin ? Il « Pousse un cri. » et les « Les jours passés reviennent et défilent. » en une ronde éternelle.
Michel Bénard.
Recension : « Sur les lèvres de l’aurore » de Frédéric Fautrier.
Editions les Poètes français 2018. Format 15x21. Nombre de pages 87.
Illustration de couverture : « I’m falling in love » de Jean Fautrier.
En prélude du récent ouvrage de Frédéric Fautrier au titre révélateur « Sur les lèvres de l’aurore » une interrogation se soulève, nous rapportant à l’auteur de « Fleurs noires », du « Nu noir », de « L’encrier de Jean Paulhan » ou encore les « Otages ».
Un lien « obsidien » évident, une filiation entre le grand peintre Jean Fautrier et le poète Frédéric Fautrier. Aucun doute, mais peu importe une chose est certaine, il y a une résonnance entre les deux créateurs, ce qui d’ailleurs ne saurait nous déplaire.
L’œuvre libre par l’expression de son écriture s’ouvre sur un parfum de femmes oscillant entre Eos et Eros en s’extirpant de l’oppression des ténèbres.
Avec Frédéric Fautrier nous effleurons une sorte d’ésotérisme de l’Amour, une initiation, un rituel enivré d’élixir miellé, nous plongeons dans un espace charnel subtil et contenu toujours à la frontière d’un romantisme sensible et d’un érotisme suggéré.
Même dans une pénombre « obsidienne », il arrive que l’amour permette de voir perler les larmes du ciel, c’est bien là toute la magie de la poésie.
Tout est contenu dans le seul regard d’une femme, un sourire complice, un silence mutin, la brillance d’une lèvre.
L’écriture pareille à l’esprit du poète se veut libre et musicale.
Corps, mains, pression, extase se mêlent dans une danse effrénée, un frissonnement des chairs. L’Amour enivre, le poète s’y perd, prend peur mais se relie à l’intime.
L’amour, lui, devient un grand paysage qui s’ouvre sur l’horizon de l’inconnu.
Parfums troublants, douceurs suaves, embrassements, tout ce trésor est préservé aux creux des mains du poète.
Tout est fragile écume, tout s’efface, tout s’estompe même l’amour qui peut cependant se transformer en amitié.
Nous sommes dans l’élévation de l’hymne au principe même de la vie.
L’amour est un jeu de la métamorphose allant jusqu’à nous transformer en être androgyne lié à une seule flamme jumelle.
Pour qui sait pénétrer les mystères de ce jardin secret, cet ouvrage est une véritable anthologie de délicates sensibilités qui pourrait se comparer à une promesse divine ou sublime caresse.
Notre poète est un amoureux inconditionnel ébloui par les pulsions de la vie et pour qui la femme demeure un inaccessible miroir de l’âme à l’éternel questionnement.
Michel Bénard.
Recension : Carole Ottaviani Marmouset – Poèmes du Vendredi – Editions les Poètes français.
Nombre de pages 63 – format 15x21.
Poésie, élan, narration, tel est le souffle du recueil : « Poèmes du Vendredi » de notre poétesse Carole Ottaviani Marmouset, qui fait l’introspection du temps qui s’écoule et fuit à notre insu, et que rien ne peut endiguer. C’est un état de fait, une évidence, mais qui sont évoqués d’une jolie façon en alexandrins ou vers irréguliers, qu’importe, la note est posée sur de belles images. Cet ouvrage est un florilège de souvenirs retrouvant les traces de l’enfance. La mémoire se veut pèlerine ou livresque en quête de signes de beauté. C’est une respiration de vie, une farandole, l’émoi d’un premier cri. Du regard circulaire de la femme, Carole Ottaviani Marmouset tente de saisir le germe de la vie au rythme de l’éphémère. Par la poésie notre amie métamorphose son quotidien en nous rappelant que nous sommes dans un perpétuel voyage aux destinées inconnues où l’homme se perd dans l’indifférence de la solitude du monde. Mais l’homme peut aussi vite devenir immonde, vil, prédateur qui excelle à corrompre les consciences. Carole Ottaviani Marmouset souligne également les Vendredis où l’obscurantisme, l’apologie sectaire peuvent vite transformer certains de ses adeptes en tyrans sanguinaires déshumanisés, en tortionnaires pervers. Enfin il ne nous reste plus qu’à caresser l’espoir de déployer les ailes de l’amour. Faire de la vie une parole riche de promesse où jamais, ivre de sa cadence, le temps ne s’arrête.
« Alors sans haine et sans violence
J’attends comme une délivrance.../... »
Michel Bénard.
Recension : Benoit Arcadias – « Sursis » -
Editions les Poètes français - format 15x1 – nombre de pages 59 –
Cet ouvrage de Benoit Arcadias mérite une grande attention car « Sursis » ne peut pas nous laisser indemne. La vie ne fait pas de cadeaux et pour certains encore un peu moins. La cadence est donnée au rythme de l’existence, poésie résolument libre et irrégulière, oui, mais quelle poésie ! Avec ce point de convergence vers une solitude programmée, la nostalgie des errances passées, avec retour à une possible sobriété. Belle et douce consolation, alors il reste l’évasion de l’écriture. L’écriture est celle de la rue, celle de la dérision aux senteurs de banlieues, celle de l’expérience vécue. Une poésie aux odeurs des refuges de nuit, de transpiration et d’haleines fétides. D’ailleurs se voulant plus narration et confession que poésie, mais l’important est que l’essentiel soit dit. Il est dit ! Les misères, les haines, les regrets, mais aussi la solidarité des pauvres gens, des exclus, des délinquants qui tenaillent les cas de conscience et désespoirs. Un recueil ? Non, un hymne aux naufragés de la société, aux victimes d’un système qui prend mais ne redistribue pas. Alors c’est la « loi » des bandes de quartiers, aux esprits brumeux, déconnectés, aliénés. C’est le grand questionnement sur le chemin d’une existence en errance. La vie ici se déroule comme une bobine de fil à coudre et le recueil contient tout le poids des désarrois, le doute s’installe comme le glas. Oui, Benoit Arcadias nous lance en pâture une poésie qui respire la dramaturgie, l’alcool, la cocaïne, une poésie qui crie l’échec, mais surtout une poésie qui permet à l’homme de se relever, en vous crachant à la « gueule » une vérité que l’on voudrait cacher au nom de l’hypocrisie du politiquement correct. Pour « toucher les contours de l’insignifiance.../... » nous touchons aussi le mal de vivre, l’asile de secours, la vue sur cour de l’hôpital, le bistrot mal lavé avec ses brèves graveleuses, puis on se croit en « Sursis » et :
« Après on se dit que la vie est bien faite. »
Encore faut-il y croire.
Michel Bénard.
Recension : - Viviane Aussaresses-Nau – « L’aquarelle du temps »
Préface de Christian Malaplate -
Editions les Poètes Français - 75 pages – formant 15x21 - 4 ème trimestre 2018.
Son préfacier, notre ami et poète Christian Malaplate y voit une poésie mouvante, à l’image du temps présent et que porte la musique du cœur. L’image est généreuse et je la cautionne.
Cette poésie se présente comme un voyage narratif chargé d’émotion au quotidien. Invitation à quelques promenades pastorales au cœur des senteurs végétales.
Viviane Aussaresses-Nau se met en observance du monde qui l’entoure et laisse ses rêves s’envoler et butiner les fleurs de l’amour. L’amour, sorte de tourbillon qui nous chavire comme un tango au rythme des mots d’extase et de douce béatitude. Mais l’amour est aussi départ, déchirures, l’amour est un baladin du désir qui engendre des fantasmes que l’on rêve d’assouvir en nuances sensuelles. Ici la poésie devient parfois un voyage intemporel au cœur d’une toile aux songes éphémères. C’est une poésie qui porte les senteurs des nuits polynésiennes saturées de monoï et de fleurs de tiaré où l’on croit voir l’apparition de la silhouette de Paul Gauguin. Viviane Aussaresse-Nau cultive son jardin lunaire au rythme d’une musique indéfinie, rêve de graver par l’acte de l’écriture ce que l’impitoyable passage du temps efface patiemment. La vie a comme le rire ses éclats, ses fulgurances, ses errances. L’écriture se libère, se contracte ou s’étire mais court jusqu’au terme de ses passions. Texte gravant la simple beauté de l’impression dans les méandres incertains et parfois cruels de la vie.
Michel Bénard.
-
-
-
-
BÉATRICE DE MARQUÉ
tous les mardi 17 h à 18 h
à l’ association RIVE GAUCHE à Lannion (côtes d ‘Armor )animé par Béatrice de Marqué
présentation des recueils 9 et 10 juin 2023
-
IRA FELOUKATZI
Membre de la Société des Poètes Français je m’adresse à vous pour vous présenter mes nouveaux évènements poétiques du mois de Mai.
Ci – joint les annonces pour ma participation au Festival Quartier du Livre 2019 à la Mairie du 5ème, et pour la Nuit de poésie en liberté.
Je suis à votre disposition pour plus d’informations.
1) Séance de dédicace: - le vendredi 17 mai de 12h a 13h à la Mairie du 5e arrondissement
2) A la Mairie du 5ème arrondissement 20 mai, 2ème Nuit de Poésie en liberté (Festival Quartier du livre)
notre membre expose à ce salon
-
-
DANIEL EMOND
daniel.emond4@orange.fr
*******************************************************
***************************************************************************************************