• Léopold Senghor

     

     

    Léopold Senghor

    c'est une belle manifestation qui s'est  déroulée à notre siège

    en hommage à notre ancien Sociétaire

    Léopold Sédar Senghor

    pour la parution du livre de Jeannine Dion-Guérin

    Léopold Senghor

    des personnalités du Sénégal, du Bénin, de la Martinique,

    de Haîti, d'Algérie et de toute la France

    ont participé à cette manifestation de haut niveau

    en présence du Président de la SPF

    et du Président du Cénacle européen

    Léopold Senghor

    De gauche à droite : Barnabé Laye (Bénin) * Michel Bénard * Ndongo Mbaye (Sénégal)

    Henri Senghor * Racine Senghor (Sénégal) * JF Dussottier

     

    Léopold Senghor

     

    Léopold Senghor

    Léopold Senghor

    Léopold Senghor

    Léopold Senghor

    Léopold Senghor

     

     

    Léopold Senghor

    Intervention de l’Ambassadeur honoraire Henri Arphang SENGHOR
    A l’occasion de l’hommage à Léopold Sédar SENGHOR
    Présentation du livre de Jeannine DION-GUERIN
    Espace Culturel Mompezat (16, Rue Monsieur le Prince PARIS 6ème)
    Le 14 octobre 2017

     

    Mesdames, Messieurs, chers Amis,
    Mes remerciements vont d’abord à Jean-Charles DORGE qui, très à l’aise dans son rôle de Président de la société DES POETES FRANÇAIS, vient de nous souhaiter la bienvenue avant d’introduire à grands traits la thématique de notre rencontre d’aujourd’hui.
    Merci aussi à Jean François DUSSOTTIER, Président du Cénacle Européen Francophone de Poésies, des Arts et des lettres, de m’associer à ce bel hommage au Président humaniste Léopold Sédar SENGHOR, organisée avec la généreuse complicité de Michel BENARD, poète et écrivain de talent, au travers de l’amicale rencontre de cet après-midi autour de l’ouvrage si captivant de la poétesse Jeannine DION-GUERIN intitulé « A l’ombre du baobab ».
    C’est aussi pour moi une agréable occasion de vous informer du retour à Paris, en provenance des Etats-Unis où il exerçait des activités universitaires au Nouveau Mexique, du poète et écrivain algérien, Hafid GAFAÏTI auquel, il convient de le rappeler, fut décerné pour l’année 2015, le prix Charles CARRERE de poésie qui venait d’être créé, en récompense de ses œuvres poétiques publiées en édition bilingue aux Etats-Unis, en France et en Italie.
    Ce livre de Jeannine, nous y revenons, que j’ai eu le plaisir de préfacer constitue un nouveau et admirable témoignage de reconnaissance rendu à cette figure prestigieuse du Continent africain dont la stature intellectuelle d’homme de culture reste toujours présente dans nos mémoires.
    Des intervenants engagés, partisans du dialogue, diront sans doute, ici, combien Sédar « ainsi l’appelaient familièrement ses intimes » fut « grand » comme on dit au Sénégal. Ils souligneront qu’avec le temps et l’évolution des idées les passions que suscitait son œuvre littéraire se sont apaisées et que Senghor, lui-même, avait su intégrer dans sa démarche intellectuelle les critiques comme un apport nécessaire à la pensée africaine.
    Pour ma part, retraité depuis quelques années mais resté actif, je viens en toute liberté m’entretenir avec vous de ce grammairien qui sut mener de front la charge de Chef d’Etat et sa vocation de penseur et de poète avant de vous parler du véritable amphitryon de cet après-midi. Notre chère Jeanine, riche par sa sensibilité, propose à notre réflexion son ouvrage qui met l’accent sur la culture et dont le contenu exprime l’exquise saveur de la nouveauté des liens poétiques qui sous-tendent ses écrits.
    Je commencerai donc, si vous me le permettez, par exprimer ma volonté de remplir, non pas seulement un devoir filial, mais d’agir par devoir envers moi-même acceptant de dire toute ma gratitude à cet humaniste, le père fondamental, qui m’a apporté la clef de moi-même.
    Léopold Sédar SENGHOR était mon oncle et mon parrain, une génération nous séparait mais cette différence ne nous a pas empêchés d’avoir des échanges fructueux, d’abord à l’Ecole Nationale de la France d’outremer où il dispensait des cours de langues et civilisation africaine. Par la suite, diplomate de carrière, je fus son ambassadeur dans différents pays d’Amérique latine et d’Europe méditerranéenne. Notre collaboration tout au long de ma carrière s’enrichissait de nos échanges d’idées créant ainsi des liens étroits entre nous et surtout contribuant à éclairer ma vision du monde.
    En réalité parler de Senghor n’est pas chose aisée. Personnalité multiple et complexe il était difficile de le cerner dans sa globalité. Homme politique, il est confronté, à son époque, à la nécessité de construire un Etat démocratique moderne. Poète du dialogue des cultures, apôtre du maintien des identités culturelles à l’intérieur d’une civilisation universelle et dont l’engagement pour la Francophonie relève d’une démarche œcuménique, il nous invite à nous interroger tant sur son œuvre que sur ses apports aux idéaux et valeurs de la pensée contemporaine. Il s’agit, en effet, essentiellement dans son esprit « d’être soi-même pour penser par soi-même et pour soi-même ». Tel est le message qui interpelle tous ceux qui souhaitent vivre en paix dans un monde fraternel, apaisé parce que culturellement métissé où chacun doit être métis à sa façon. Selon lui, chacun doit s’enraciner dans les valeurs culturelles de son ethnie et son continent « pour être ». Il s’agit somme toute de s’ouvrir aux autres pour s’épanouir dans l’inédit de la rencontre.
    C’est dans cette perspective d’ouverture et de dialogue qu’il convient de situer ma rencontre avec Jeanine. Nous nous étions réunis le 19 juin 2010 dans l’Espace Culturel Montpezat, situé au 16, rue Monsieur le Prince, pour la remise des prix de Poésie, des Arts et Lettres du Cénacle Européen Francophone. J’y rencontrais pour la première fois Jeanine Guérin à laquelle le Jury du prix de poésie Léopold Sédar SENGHOR lui avait été attribué. Représentant de la famille SENGHOR et ancien Ambassadeur du Sénégal, il m’incombait de lui remettre cette distinction récompensant la qualité et l’élégance de sa poésie « qui célèbre avec ferveur toute la chaleur émotionnelle de la vie sous ses formes les plus diverses, l’amour et l’espérance ». Pour elle, être poète c’est non seulement écrire mais également s’engager par son action à faire vivre la poésie, car celle-ci aurait pour mission de changer le regard du poète sur le monde comme celui du monde sur le poète.
    Par la suite, j’ai eu l’occasion de la rencontrer à plusieurs reprises pour des échanges culturels, après lecture de ses divers recueils de poésie. Plus tard, j’apprenais par mon compatriote et ami saint-louisien, Charles CARRERE, coordonnateur du « Congrès mondial des poètes » dont SENGHOR avait été jadis le Président, que mon oncle appréciait beaucoup sa poésie dont les poèmes répondaient parfaitement, disait-il, à sa propre définition des poèmes : « une image ou un ensemble d’images analogiques, mélodieuses et rythmées ». Voilà pourquoi, découvrant leurs affinités, les correspondances échangées et leur complicité de pensée, j’ai éprouvé le besoin de l’encourager à écrire ses rencontres avec mon oncle. C’est aujourd’hui chose faite.
    Abordons, à présent, les circonstances de la rencontre de Jeanine avec le poète SENGHOR :
    C’est en 1984 que s’est présentée l’occasion pour cette figure attachante et sensible de rencontrer au Congrès de Poésie de Marrakech ce « chevalier fervent de la Francophonie » dont, dit-elle, le message d’ouverture a plus d’humanisme et fraternelle espérance l’avait conquise. Elle se trouvera désormais à ses côtés avec nombre d’écrivains de grand talent tels Jorge BORGES, intellectuel argentin qui se distinguait par l’originalité et la sobriété de son style ainsi que son refus de toute obédience politique ou idéologique, et André CHOURAQUI, écrivain poète et traducteur de textes sacrés et pèlerin de la paix dont elle avait eu la chance de faire la connaissance à l’occasion d’une manifestation culturelle que présidait SENGHOR dans la ville de Florence.
    Aujourd’hui, elle anime des émissions radiophoniques, disant des poèmes de SENGHOR et les faisant accompagner de la Kora, un instrument africain à cordes pincées composé d’un long manche et d’une calebasse tendue d’une peau.
    Rien ne destinait Jeanine à cette  « rencontre de cœur ». Elle a le mérite d’avoir ajouté un plus à la connaissance intime que nous avons de Senghor.
    Jeannine,
    C’est pour moi un réel plaisir de vous féliciter pour la publication de cet ouvrage dont j’ai cru utile d’encourager la rédaction.
    Merci à vous tous de votre aimable attention.

     

     

     

    Léopold Senghor

    Présentation de l’ouvrage de Jeannine Dion-Guérin
    «  À l’ombre du Baobab – Rencontre du poète Léopold Sédar Senghor. »
    Préface de son excellence Henri Arphang Senghor
    Editions «  Éditinter » format luxe 23 x 15.1/2 - 257 pages.

    « Seul l’homme peut rêver et exprimer son rêve en des œuvres qui le dépassent, et dans ce domaine le nègre est roi, d’où la valeur exemplaire de la civilisation négro-africaine et la nécessité de la décrypter pour fonder sur elle un nouvel humanisme. »
    Léopold Sédar Senghor.

    Nous en avons tous connaissance, particulièrement les intimes, notre grande poétesse Jeannine Dion-Guérin a eu deux amours passions tout au cours de son long parcours de vie, je cite Vincent Van Gogh, le peintre de l’âme dont elle nous laisse un ouvrage magistral pour bibliophiles et Léopold Sédar-Senghor, le poète de cœur dont elle servit et interpréta la poésie avec amour-passion sans relâche.
    A bien y réfléchir trois amours peut-être, avec Eugène Guillevic son poète de l’essentiel.
    Quelle terre mieux que le Sénégal à quelques encablures de Joal, ville natale de Léopold Sédar Senghor, pouvait le mieux convenir à une réflexion sur le dernier ouvrage de Jeannine Dion-Guérin en hommage à notre immense poète : « À l’ombre du baobab – Rencontre du poète Léopold Sédar Senghor. », fruit d’une rencontre et d’une longue introspection.
    L’esprit de la lignée familiale est respecté car c’est Henri Arphang Senghor qui est l’auteur de la préface.
    En introduction, Pierre Emmanuel souligne que Léopold Sédar Senghor est un nom annonciateur du poème.
    Quant à Eugène Guillevic, qu’il est une source dans la source…
    Henri Arphang Senghor, quant à lui, considère à juste titre que le message de Léopold Sédar Senghor tend aujourd’hui à échapper aux querelles et polémiques partisanes de toutes sortes.
    Il voit en lui comme une icône des temps nouveaux dont la poésie se veut initiatrice sans dévaloriser les vraies valeurs traditionnelles africaines. Elle dialogue subtilement avec l’Occident, c’est une poésie qui comme toutes les œuvres des grands poètes est une ouverture sur le monde moderne. Un possible renouveau humaniste et universel.
    Cette somme de réflexions de Jeannine Dion-Guérin est celle de l’expérience, elle est le beau fruit d’un riche métissage culturel, un espoir pour l’humanité.
    Nous sommes ici placés sous le rayonnement du signe et de l’unité de la différence. Un ouvrage qui transcende le sens de la différence.
    Voici comment elle nous présente Léopold Sédar Senghor : un dyali, un griot pour l’Afrique, un troubadour ou un trouvère pour l’Occident.
    Ce sera avec Radio-France et Jacques Chancel dans sa fameuse émission Radioscopie que Jeannine Dion-Guérin recevra le coup de cœur pour le griot Président du Sénégal.
    Un lien fusionnel par l’écriture naîtra entre Léopold Sédar Senghor et Jeannine Dion-Guérin. Nous touchons presque au mariage spirituel.
    Est-ce l’Afrique terre matricielle, qui a rendu à l’Occident les origines de la pureté et de la grandeur du Verbe authentique ?
    Est-ce l’Afrique qui au travers de Joséphine Baker, symbole même de la liberté, a précipité la libération de la femme ? L’ouvrage et essai de Léopold Sédar Senghor : « Ce que je crois » apporte peut-être une réponse.
    La philosophie de Léopold Sédar Senghor porte sur la fraternité et le respect de l’autre dans ses oppositions et différences.
    Il voit dans le concept de la négritude une sorte de sève dont le monde a besoin. Ce qui n’est pas un luxe au vu du contexte sociétal dans lequel nous vivons hélas actuellement, au travers de ce regain de haine aveugle, de violence incontrôlée et d’obscurantisme pandémique.
    Ce sera une biennale de la poésie à Marrakech qui sera la plus déterminante pour la suite du lien et du parcours poétique de Jeannine Dion-Guérin, dans la proximité intellectuelle de Léopold Sédar Senghor. Il faut parfois oser ouvrir les portes de la destinée.
    Le hasard n’existe pas, seuls les signes sont à décrypter.
    Paulo Coelho n’écrit-il pas dans le livre « Conversations » que : « Le signe est un alphabet que tu développes pour parler avec l’âme du monde. »
    Convenez combien parfois est étrange l’enchaînement de la vie, allant jusqu’à mettre entre les mains de la petite fille orpheline qu’était Jeannine, un pompon de couleur noire, que son père lui avait acheté durant la guerre et qu’il ne put jamais lui donner personnellement, ayant été tué juste avant par des soldats allemands. Véritable signe d’une destinée !
    Léopold Sédar Senghor fut toujours placé dans la dualité du riche et difficile apprentissage du métissage. Image hautement symbolique et chère à notre poétesse.
    Léopold Sédar Senghor est bien le poète de l’intention, de l’évocation, du ressenti instinctif porteur de tous les ingrédients africains aux racines profondes.
    « Plus intuitive que rationnelle.../... » nous rappelle Jeannine Dion-Guérin. Elle note aussi que l’art poétique doit être militant et intégré à la société de son temps.
    Le principe sociétal me ramène à Jean-Paul Sartre que je ne vénère pas précisément, lui préférant Raymond Aron, mais celui-ci ayant préfacé « L’anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française » écrit : « Ce qui me fait penser à la négritude d’un poème c’est moins le thème que le style, la chaleur émotionnelle qui donnent aux mots, qui transmue la parole en Verbe. »
    Le débat sur l’entente et la compréhension reste posé, car de la compréhension viendra le dialogue universel et la volonté de création « Poïesis »
    Ici, je cite Jeannine Dion-Guérin : « Être et semer le grain du ciel/ dans le cristal des étoiles/ Oser la gemme Aimer/ Essaimer jusqu’à l’ivraie du mot/ jusqu’à livrer le sel/ à l’infertile ornière.../... »
    Pour Léopold Sédar Senghor, le dialogue des cultures est incontournable tout en maintenant les identités culturelles à l’intérieur d’une civilisation universelle. Nous retrouvons ici cette belle théorie de la transpoétique chère à un autre citoyen du monde et compagnon en poésie, le professeur et poète Hédi Bouraoui.
    Dans cet ouvrage essentiel, nous sommes confrontés à un travail d’exception, c’est une œuvre humaniste, universelle, de fraternisation, une sorte de lévitation transpoétique issue d’une quête absolue de notre grande dame de la poésie qu’est indéniablement Jeannine Dion-Guérin.
    Côté anecdotique, nous pourrions percevoir chez notre amie, la nature d’une négresse-blanche, comme elle s’amuse à le signifier. Peut-être, est-ce pour mettre comme Arthur Rimbaud ses cinq sens en éveil.
    Tout est là dans la poésie vue par la lunette de Jeannine Dion-Guérin, elle est la poésie du corps, de la chair, de l’amour charnel et spirituel, la poésie de l’âme.
    Léopold Sédar Senghor côtoya beaucoup les artistes peintres, nombreux sont ceux qui illustrèrent ses œuvres, Nicolas de Staël, Marc Chagall, Pablo Picasso, qui d’ailleurs lui confia : « Il faut rester sauvage » comme une sorte de pureté initiale.
    Evidement non pas comme des êtres ignorants, barbares, rustres. Non ! Mais comme des hommes en pleine possession de leur potentiel physique et intellectuel.
    D’ailleurs Pablo Picasso symbolise très bien ce type de « sauvage. »
    Conclusion, l’élaboration, la réalisation de cet ouvrage fut loin d’être simple, la gestation fut longue, conception de la trame, retour en arrière, remise en cause, quête aux souvenirs qui s’enchaînent, l’un appelant l’autre, l’accouchement fut difficile.
    Les éditeurs sont frileux préférant les intrigues, le sensationnel, le people et l’extravagant aux témoignages ou essais réels et intellectuels.
    A l’inverse aujourd’hui, Jeannine Dion-Guérin savoure cette naissance malicieusement et en silence, loin des intrigues et des rumeurs.
    Cette œuvre est un peu comme un poème qui émane des brumes matinales et enfumées, perdu entre la terre, l’eau et le ciel du  Siné Saloum.

    Michel Bénard

    lauréat de l'Académie française

    chevalier des Arts et Lettres



     

     

     

     

     

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