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Heure d'hiver 2019
Le ballet des heures
Les heures sont des fleurs l'une après l'autre écloses
Dans l'éternel hymen de la nuit et du jour ;
Il faut donc les cueillir comme on cueille les roses
Et ne les donner qu'à l'amour.
Ainsi que de l'éclair, rien ne reste de l'heure,
Qu'au néant destructeur le temps vient de donner ;
Dans son rapide vol embrassez la meilleure,
Toujours celle qui va sonner.
Et retenez-la bien au gré de votre envie,
Comme le seul instant que votre âme rêva ;
Comme si le bonheur de la plus longue vie
Était dans l'heure qui s'en va.
Vous trouverez toujours, depuis l'heure première
Jusqu'à l'heure de nuit qui parle douze fois,
Les vignes, sur les monts, inondés de lumière,
Les myrtes à l'ombre des bois.
Aimez, buvez, le reste est plein de choses vaines ;
Le vin, ce sang nouveau, sur la lèvre versé,
Rajeunit l'autre sang qui vieillit dans nos veines
Et donne l'oubli du passé.
Que l'heure de l'amour d'une autre soit suivie,
Savourez le regard qui vient de la beauté ;
Être seul, c'est la mort ! Être deux, c'est la vie !
L'amour c'est l'immortalité !
Gérard de Nerval
LE TEMPS
Le temps
ce voleur d’amour
cet infini restreint
nous détruisant chaque jour.
Le temps
cet éternité de l’instant
qui nous ronge
qui nous emporte.
Le temps
cette étreinte désespérée
de la terre et du ciel
et de l’immensité.
Le temps
de la passion
de la tendresse...
...et de la mort.
Le temps
s’enfuit déjà
et tout se dissout
rien ne demeure.
JFD
La sablier de Dieu
Tandis qu'à l'horizon, les hordes d'adjectifs,
Sur un chemin d'idées embrasent la pensée,
Le mot soleil s'écrit sur la page annoncée
Des futurs grignotant tous nos présents furtifs.
La phrase a son silence aux verbes intuitifs,
Cachée dans la forêt de la rime énoncée.
Dans l'encrier des mers, la nuit s'est enfoncée
Entre des pages d'algues aux poèmes craintifs.
Le veilleur d'océan trace un chemin d'étoiles.
Un vent de poésie emporte sous leurs voiles
Les vaisseaux engloutis d'explorateurs du Temps.
Par le chant de la harpe, une légende est née.
Et les marins m'ont dit que pour chaque printemps
Le sablier de Dieu décompte une journée.
Jean MORAISIN
Extrait de : Les matins clairs..*
Tic-Tac
Lorsque "l'insecte Temps" grignote à la pendule
Mes pas tremblants d'humain, j'invente les contours
D'un miroir d'apostrophe et son compte à rebours,
Sous un oeil hypocrite, affiche et me calcule.
Je suis un tatouage, animal ridicule !
Je gesticule et nu dans les mailles des jours,
J'affirme et me rassure en grognant des discours,
Tandis qu'imperturbable, un oeil ... me minuscule.
Je viens d'outre alphabet, du tombeau du jamais,
Que le tic tac des morts égrène en "désormais" !
Sur le drap du silence où mon ombre chinoise
Ecarte le rideau du théâtre du vent,
Je caresse une horloge, une bête sournoise,
Qui m'attend, me connaît, qui me mord très souvent.
Jean MORAISIN
Extrait de Les sentiers invisiblesOui, le temps...
Source universelle d'inspiration pour tous les poètes !
Je vous propose l'un de mes textes sur ce thème,
Amitiés poétiques à toutes et à tous. Noël.
Le temps perdu
© Noël Métallier - Janvier 2017
Celui qui pense que son temps
Vaut si cher que c'est de l'argent,
Je veux lui dire simplement :
Ton temps, ce n'est que de l'argent !
Le temps, c'est de la poésie,
De la joie, de la fantaisie,
Le temps, vois-tu, c'est un ami,
Que tu sois là ou loin d'ici.
Le temps est un jeu de lumières,
Celui qui sait à quoi il sert
Reste paisible à ne rien faire,
À s'inventer un univers.
Le temps n'appartient à personne,
Surtout pas à ceux qui ordonnent,
Ceux qui t'en prennent ou qui t'en donnent,
Le temps passe et ça les s'étonne.
C'est vrai que le temps est précieux,
Pour les enfants, les amoureux,
Ceux qui ne seront jamais vieux
Et qui se moquent des envieux.
Alors, marche tranquillement,
L'air de rien, avance en rêvant,
En flânant, les cheveux au vent,
Prends soin de perdre tout ton temps
Spontanément et pour faire suite au poème de Noel Métallier, je me permets ces quelques mots.
"Le temps, c'est de l'amour.
Un jour, tu le sais.
Le plus tôt, c'est le mieux.
Et plus on le saura,
meilleur le monde sera !"
Merci,
Marie-Christine/Chrismali