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    Léopold Senghor

    c'est une belle manifestation qui s'est  déroulée à notre siège

    en hommage à notre ancien Sociétaire

    Léopold Sédar Senghor

    pour la parution du livre de Jeannine Dion-Guérin

    Léopold Senghor

    des personnalités du Sénégal, du Bénin, de la Martinique,

    de Haîti, d'Algérie et de toute la France

    ont participé à cette manifestation de haut niveau

    en présence du Président de la SPF

    et du Président du Cénacle européen

    Léopold Senghor

    De gauche à droite : Barnabé Laye (Bénin) * Michel Bénard * Ndongo Mbaye (Sénégal)

    Henri Senghor * Racine Senghor (Sénégal) * JF Dussottier

     

    Léopold Senghor

     

    Léopold Senghor

    Léopold Senghor

    Léopold Senghor

    Léopold Senghor

    Léopold Senghor

     

     

    Léopold Senghor

    Intervention de l’Ambassadeur honoraire Henri Arphang SENGHOR
    A l’occasion de l’hommage à Léopold Sédar SENGHOR
    Présentation du livre de Jeannine DION-GUERIN
    Espace Culturel Mompezat (16, Rue Monsieur le Prince PARIS 6ème)
    Le 14 octobre 2017

     

    Mesdames, Messieurs, chers Amis,
    Mes remerciements vont d’abord à Jean-Charles DORGE qui, très à l’aise dans son rôle de Président de la société DES POETES FRANÇAIS, vient de nous souhaiter la bienvenue avant d’introduire à grands traits la thématique de notre rencontre d’aujourd’hui.
    Merci aussi à Jean François DUSSOTTIER, Président du Cénacle Européen Francophone de Poésies, des Arts et des lettres, de m’associer à ce bel hommage au Président humaniste Léopold Sédar SENGHOR, organisée avec la généreuse complicité de Michel BENARD, poète et écrivain de talent, au travers de l’amicale rencontre de cet après-midi autour de l’ouvrage si captivant de la poétesse Jeannine DION-GUERIN intitulé « A l’ombre du baobab ».
    C’est aussi pour moi une agréable occasion de vous informer du retour à Paris, en provenance des Etats-Unis où il exerçait des activités universitaires au Nouveau Mexique, du poète et écrivain algérien, Hafid GAFAÏTI auquel, il convient de le rappeler, fut décerné pour l’année 2015, le prix Charles CARRERE de poésie qui venait d’être créé, en récompense de ses œuvres poétiques publiées en édition bilingue aux Etats-Unis, en France et en Italie.
    Ce livre de Jeannine, nous y revenons, que j’ai eu le plaisir de préfacer constitue un nouveau et admirable témoignage de reconnaissance rendu à cette figure prestigieuse du Continent africain dont la stature intellectuelle d’homme de culture reste toujours présente dans nos mémoires.
    Des intervenants engagés, partisans du dialogue, diront sans doute, ici, combien Sédar « ainsi l’appelaient familièrement ses intimes » fut « grand » comme on dit au Sénégal. Ils souligneront qu’avec le temps et l’évolution des idées les passions que suscitait son œuvre littéraire se sont apaisées et que Senghor, lui-même, avait su intégrer dans sa démarche intellectuelle les critiques comme un apport nécessaire à la pensée africaine.
    Pour ma part, retraité depuis quelques années mais resté actif, je viens en toute liberté m’entretenir avec vous de ce grammairien qui sut mener de front la charge de Chef d’Etat et sa vocation de penseur et de poète avant de vous parler du véritable amphitryon de cet après-midi. Notre chère Jeanine, riche par sa sensibilité, propose à notre réflexion son ouvrage qui met l’accent sur la culture et dont le contenu exprime l’exquise saveur de la nouveauté des liens poétiques qui sous-tendent ses écrits.
    Je commencerai donc, si vous me le permettez, par exprimer ma volonté de remplir, non pas seulement un devoir filial, mais d’agir par devoir envers moi-même acceptant de dire toute ma gratitude à cet humaniste, le père fondamental, qui m’a apporté la clef de moi-même.
    Léopold Sédar SENGHOR était mon oncle et mon parrain, une génération nous séparait mais cette différence ne nous a pas empêchés d’avoir des échanges fructueux, d’abord à l’Ecole Nationale de la France d’outremer où il dispensait des cours de langues et civilisation africaine. Par la suite, diplomate de carrière, je fus son ambassadeur dans différents pays d’Amérique latine et d’Europe méditerranéenne. Notre collaboration tout au long de ma carrière s’enrichissait de nos échanges d’idées créant ainsi des liens étroits entre nous et surtout contribuant à éclairer ma vision du monde.
    En réalité parler de Senghor n’est pas chose aisée. Personnalité multiple et complexe il était difficile de le cerner dans sa globalité. Homme politique, il est confronté, à son époque, à la nécessité de construire un Etat démocratique moderne. Poète du dialogue des cultures, apôtre du maintien des identités culturelles à l’intérieur d’une civilisation universelle et dont l’engagement pour la Francophonie relève d’une démarche œcuménique, il nous invite à nous interroger tant sur son œuvre que sur ses apports aux idéaux et valeurs de la pensée contemporaine. Il s’agit, en effet, essentiellement dans son esprit « d’être soi-même pour penser par soi-même et pour soi-même ». Tel est le message qui interpelle tous ceux qui souhaitent vivre en paix dans un monde fraternel, apaisé parce que culturellement métissé où chacun doit être métis à sa façon. Selon lui, chacun doit s’enraciner dans les valeurs culturelles de son ethnie et son continent « pour être ». Il s’agit somme toute de s’ouvrir aux autres pour s’épanouir dans l’inédit de la rencontre.
    C’est dans cette perspective d’ouverture et de dialogue qu’il convient de situer ma rencontre avec Jeanine. Nous nous étions réunis le 19 juin 2010 dans l’Espace Culturel Montpezat, situé au 16, rue Monsieur le Prince, pour la remise des prix de Poésie, des Arts et Lettres du Cénacle Européen Francophone. J’y rencontrais pour la première fois Jeanine Guérin à laquelle le Jury du prix de poésie Léopold Sédar SENGHOR lui avait été attribué. Représentant de la famille SENGHOR et ancien Ambassadeur du Sénégal, il m’incombait de lui remettre cette distinction récompensant la qualité et l’élégance de sa poésie « qui célèbre avec ferveur toute la chaleur émotionnelle de la vie sous ses formes les plus diverses, l’amour et l’espérance ». Pour elle, être poète c’est non seulement écrire mais également s’engager par son action à faire vivre la poésie, car celle-ci aurait pour mission de changer le regard du poète sur le monde comme celui du monde sur le poète.
    Par la suite, j’ai eu l’occasion de la rencontrer à plusieurs reprises pour des échanges culturels, après lecture de ses divers recueils de poésie. Plus tard, j’apprenais par mon compatriote et ami saint-louisien, Charles CARRERE, coordonnateur du « Congrès mondial des poètes » dont SENGHOR avait été jadis le Président, que mon oncle appréciait beaucoup sa poésie dont les poèmes répondaient parfaitement, disait-il, à sa propre définition des poèmes : « une image ou un ensemble d’images analogiques, mélodieuses et rythmées ». Voilà pourquoi, découvrant leurs affinités, les correspondances échangées et leur complicité de pensée, j’ai éprouvé le besoin de l’encourager à écrire ses rencontres avec mon oncle. C’est aujourd’hui chose faite.
    Abordons, à présent, les circonstances de la rencontre de Jeanine avec le poète SENGHOR :
    C’est en 1984 que s’est présentée l’occasion pour cette figure attachante et sensible de rencontrer au Congrès de Poésie de Marrakech ce « chevalier fervent de la Francophonie » dont, dit-elle, le message d’ouverture a plus d’humanisme et fraternelle espérance l’avait conquise. Elle se trouvera désormais à ses côtés avec nombre d’écrivains de grand talent tels Jorge BORGES, intellectuel argentin qui se distinguait par l’originalité et la sobriété de son style ainsi que son refus de toute obédience politique ou idéologique, et André CHOURAQUI, écrivain poète et traducteur de textes sacrés et pèlerin de la paix dont elle avait eu la chance de faire la connaissance à l’occasion d’une manifestation culturelle que présidait SENGHOR dans la ville de Florence.
    Aujourd’hui, elle anime des émissions radiophoniques, disant des poèmes de SENGHOR et les faisant accompagner de la Kora, un instrument africain à cordes pincées composé d’un long manche et d’une calebasse tendue d’une peau.
    Rien ne destinait Jeanine à cette  « rencontre de cœur ». Elle a le mérite d’avoir ajouté un plus à la connaissance intime que nous avons de Senghor.
    Jeannine,
    C’est pour moi un réel plaisir de vous féliciter pour la publication de cet ouvrage dont j’ai cru utile d’encourager la rédaction.
    Merci à vous tous de votre aimable attention.

     

     

     

    Léopold Senghor

    Présentation de l’ouvrage de Jeannine Dion-Guérin
    «  À l’ombre du Baobab – Rencontre du poète Léopold Sédar Senghor. »
    Préface de son excellence Henri Arphang Senghor
    Editions «  Éditinter » format luxe 23 x 15.1/2 - 257 pages.

    « Seul l’homme peut rêver et exprimer son rêve en des œuvres qui le dépassent, et dans ce domaine le nègre est roi, d’où la valeur exemplaire de la civilisation négro-africaine et la nécessité de la décrypter pour fonder sur elle un nouvel humanisme. »
    Léopold Sédar Senghor.

    Nous en avons tous connaissance, particulièrement les intimes, notre grande poétesse Jeannine Dion-Guérin a eu deux amours passions tout au cours de son long parcours de vie, je cite Vincent Van Gogh, le peintre de l’âme dont elle nous laisse un ouvrage magistral pour bibliophiles et Léopold Sédar-Senghor, le poète de cœur dont elle servit et interpréta la poésie avec amour-passion sans relâche.
    A bien y réfléchir trois amours peut-être, avec Eugène Guillevic son poète de l’essentiel.
    Quelle terre mieux que le Sénégal à quelques encablures de Joal, ville natale de Léopold Sédar Senghor, pouvait le mieux convenir à une réflexion sur le dernier ouvrage de Jeannine Dion-Guérin en hommage à notre immense poète : « À l’ombre du baobab – Rencontre du poète Léopold Sédar Senghor. », fruit d’une rencontre et d’une longue introspection.
    L’esprit de la lignée familiale est respecté car c’est Henri Arphang Senghor qui est l’auteur de la préface.
    En introduction, Pierre Emmanuel souligne que Léopold Sédar Senghor est un nom annonciateur du poème.
    Quant à Eugène Guillevic, qu’il est une source dans la source…
    Henri Arphang Senghor, quant à lui, considère à juste titre que le message de Léopold Sédar Senghor tend aujourd’hui à échapper aux querelles et polémiques partisanes de toutes sortes.
    Il voit en lui comme une icône des temps nouveaux dont la poésie se veut initiatrice sans dévaloriser les vraies valeurs traditionnelles africaines. Elle dialogue subtilement avec l’Occident, c’est une poésie qui comme toutes les œuvres des grands poètes est une ouverture sur le monde moderne. Un possible renouveau humaniste et universel.
    Cette somme de réflexions de Jeannine Dion-Guérin est celle de l’expérience, elle est le beau fruit d’un riche métissage culturel, un espoir pour l’humanité.
    Nous sommes ici placés sous le rayonnement du signe et de l’unité de la différence. Un ouvrage qui transcende le sens de la différence.
    Voici comment elle nous présente Léopold Sédar Senghor : un dyali, un griot pour l’Afrique, un troubadour ou un trouvère pour l’Occident.
    Ce sera avec Radio-France et Jacques Chancel dans sa fameuse émission Radioscopie que Jeannine Dion-Guérin recevra le coup de cœur pour le griot Président du Sénégal.
    Un lien fusionnel par l’écriture naîtra entre Léopold Sédar Senghor et Jeannine Dion-Guérin. Nous touchons presque au mariage spirituel.
    Est-ce l’Afrique terre matricielle, qui a rendu à l’Occident les origines de la pureté et de la grandeur du Verbe authentique ?
    Est-ce l’Afrique qui au travers de Joséphine Baker, symbole même de la liberté, a précipité la libération de la femme ? L’ouvrage et essai de Léopold Sédar Senghor : « Ce que je crois » apporte peut-être une réponse.
    La philosophie de Léopold Sédar Senghor porte sur la fraternité et le respect de l’autre dans ses oppositions et différences.
    Il voit dans le concept de la négritude une sorte de sève dont le monde a besoin. Ce qui n’est pas un luxe au vu du contexte sociétal dans lequel nous vivons hélas actuellement, au travers de ce regain de haine aveugle, de violence incontrôlée et d’obscurantisme pandémique.
    Ce sera une biennale de la poésie à Marrakech qui sera la plus déterminante pour la suite du lien et du parcours poétique de Jeannine Dion-Guérin, dans la proximité intellectuelle de Léopold Sédar Senghor. Il faut parfois oser ouvrir les portes de la destinée.
    Le hasard n’existe pas, seuls les signes sont à décrypter.
    Paulo Coelho n’écrit-il pas dans le livre « Conversations » que : « Le signe est un alphabet que tu développes pour parler avec l’âme du monde. »
    Convenez combien parfois est étrange l’enchaînement de la vie, allant jusqu’à mettre entre les mains de la petite fille orpheline qu’était Jeannine, un pompon de couleur noire, que son père lui avait acheté durant la guerre et qu’il ne put jamais lui donner personnellement, ayant été tué juste avant par des soldats allemands. Véritable signe d’une destinée !
    Léopold Sédar Senghor fut toujours placé dans la dualité du riche et difficile apprentissage du métissage. Image hautement symbolique et chère à notre poétesse.
    Léopold Sédar Senghor est bien le poète de l’intention, de l’évocation, du ressenti instinctif porteur de tous les ingrédients africains aux racines profondes.
    « Plus intuitive que rationnelle.../... » nous rappelle Jeannine Dion-Guérin. Elle note aussi que l’art poétique doit être militant et intégré à la société de son temps.
    Le principe sociétal me ramène à Jean-Paul Sartre que je ne vénère pas précisément, lui préférant Raymond Aron, mais celui-ci ayant préfacé « L’anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française » écrit : « Ce qui me fait penser à la négritude d’un poème c’est moins le thème que le style, la chaleur émotionnelle qui donnent aux mots, qui transmue la parole en Verbe. »
    Le débat sur l’entente et la compréhension reste posé, car de la compréhension viendra le dialogue universel et la volonté de création « Poïesis »
    Ici, je cite Jeannine Dion-Guérin : « Être et semer le grain du ciel/ dans le cristal des étoiles/ Oser la gemme Aimer/ Essaimer jusqu’à l’ivraie du mot/ jusqu’à livrer le sel/ à l’infertile ornière.../... »
    Pour Léopold Sédar Senghor, le dialogue des cultures est incontournable tout en maintenant les identités culturelles à l’intérieur d’une civilisation universelle. Nous retrouvons ici cette belle théorie de la transpoétique chère à un autre citoyen du monde et compagnon en poésie, le professeur et poète Hédi Bouraoui.
    Dans cet ouvrage essentiel, nous sommes confrontés à un travail d’exception, c’est une œuvre humaniste, universelle, de fraternisation, une sorte de lévitation transpoétique issue d’une quête absolue de notre grande dame de la poésie qu’est indéniablement Jeannine Dion-Guérin.
    Côté anecdotique, nous pourrions percevoir chez notre amie, la nature d’une négresse-blanche, comme elle s’amuse à le signifier. Peut-être, est-ce pour mettre comme Arthur Rimbaud ses cinq sens en éveil.
    Tout est là dans la poésie vue par la lunette de Jeannine Dion-Guérin, elle est la poésie du corps, de la chair, de l’amour charnel et spirituel, la poésie de l’âme.
    Léopold Sédar Senghor côtoya beaucoup les artistes peintres, nombreux sont ceux qui illustrèrent ses œuvres, Nicolas de Staël, Marc Chagall, Pablo Picasso, qui d’ailleurs lui confia : « Il faut rester sauvage » comme une sorte de pureté initiale.
    Evidement non pas comme des êtres ignorants, barbares, rustres. Non ! Mais comme des hommes en pleine possession de leur potentiel physique et intellectuel.
    D’ailleurs Pablo Picasso symbolise très bien ce type de « sauvage. »
    Conclusion, l’élaboration, la réalisation de cet ouvrage fut loin d’être simple, la gestation fut longue, conception de la trame, retour en arrière, remise en cause, quête aux souvenirs qui s’enchaînent, l’un appelant l’autre, l’accouchement fut difficile.
    Les éditeurs sont frileux préférant les intrigues, le sensationnel, le people et l’extravagant aux témoignages ou essais réels et intellectuels.
    A l’inverse aujourd’hui, Jeannine Dion-Guérin savoure cette naissance malicieusement et en silence, loin des intrigues et des rumeurs.
    Cette œuvre est un peu comme un poème qui émane des brumes matinales et enfumées, perdu entre la terre, l’eau et le ciel du  Siné Saloum.

    Michel Bénard

    lauréat de l'Académie française

    chevalier des Arts et Lettres



     

     

     

     

     

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    Poèmes de nos délégations

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     Letizia Moréteau

     

    Inspirante Présence

    La nuit a passé sa tenue de soirée.
    Moulée dans sa robe de velours évasée
    elle tourne, coquette, et se mire
    dans le cristal du lac qui l'attire.

    Voudrait-il la garder en otage ?
    Ne sait-il pas que la nuit se partage ?
    Déjà l'ébène de sa chevelure
    balaie le firmament, nourrit l'ossature

    de tout ce qui veille:

    Rêves de poètes, quêteurs de merveilles,
    lueurs de chandelles, oreilles d'enfants,
    soupirs d'écrivains, baisers des amants,
    attentes et inquiétudes des mourants...

    Elle me cligne un œil d'étoile
    et, tout en rajustant ses voiles,
    elle me tend une main gantée,
    caresse brillante, promesse de Beauté.

    Ce soir, je l'attends en écrivant des lettres
    à ciel ouvert devant ma fenêtre
    car elle a oublié, hier, en allant vers sa fin,
    au pied de mon lit, un escarpin de satin.

    "Rêve d'écriture" - Letizia Moréteau

     

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     Nicole Portay

     

     

    ET TOUJOURS… SUR LE FIL

    Ma poésie,
    C'est l'onguent de mes nuits,
    Flamme sur le fil des ténèbres.
    C'est surprendre la clarté
    Dans le puits du silence,
    Et broder sur le gris
    Les couleurs de l’arc en ciel,
    Métamorphose d’une fugue divine
    Parée d’azur.
    Une rose à la nacre rebelle
    Dépose ses feuilles d’or
    Sur le cœur vermeil
    De jeunes étincelles.
    Ma poésie,
    C'est retourner le miroir
    Derrière le masque
    A la rencontre de la vérité.
    C'est happer la poussière d'étoile
    A délivrer à l'humain,
    Une larme d'espérance
    Au sein de la cathédrale
    Quand une lueur effleure
    Le silence de la pierre.

    C'est parfois visiter le site solaire,
    Et toujours, danser sur le fil.

    Nicole Portay

     

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     Isabelle-Marie ECHEGUT

     

    Ode à sa majesté, la Montagne

    Elle est la plus belle mariée
    Lorsque le froid vient à nous parler,
    Elle nous apporte sa majesté,
    Son élégance et sa beauté.

    Elle nous anime d’espérance
    Et nous fait vivre en partance
    Tous nos défis dans l’insouciance
    Jusqu’à vibrer dans l’inconscience.

    Elle est la porte à nos rêves
    À tout moment donne sa sève
    Au grand champion qui se soulève
    Au pacifique dans sa trêve.

    Elle nous accroche une lumière
    Sur ses sentiers et ses artères
    La belle dame planétaire
    Soignons sa vie loin des affaires.

    Isabelle-Marie ECHEGUT

     

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     Denis Jaillon

     

     

    La rouille de l’automne

     La rouille de l’automne émerveille mon âme

    Elle touche timide une feuille au matin

    Et caresse le bois à l’heure où le cerf brâme

    Pour dormir avec lui dans un drap bleu satin.

     

    Et quand s’éveille l’aube en chemise de brume

    La rouille de l’automne émaille son blason

    Discrète sans un bruit, mais pour que l’œil s’allume

    Elle enflamme l’été jusqu’au rouge horizon.

     

    C’est au champ du soleil cueillant de sa richesse

    Qu’elle découvre l’or, lui empruntant son feu

    Elle embrase le monde en vibrante maîtresse.

     

    C’est au champ du sommeil après le couvre-feu

    Qu’elle habille le rêve en saison féerique

    Pour l’offrir au réveil en éclat symphonique.

     

    Denis Jaillon

     

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    EMMENE-MOI...

     

    Emmène-moi, je t'offrirai

    La touffeur des palétuviers,

    Le soupir fiévreux des marais,

    Le sang de la fleur d'hibiscus.

     

    Emmène-moi, je t'offrirai

    Le chaos calciné des roches,

    Le mirage des sables nus,

    L'enlisement d'un ciel d'airain.

     

    Emmène-moi, je t'offrirai

    Les cris lacérés du vent,

    Le mugissement des écumes,

    L'aigue marine des lagons.

     

    Emmène-moi, je t'offrirai

    La neige abrupte des sommets,

    La plainte sourde des forêts

    Qui meurent dans des pluies de feuilles.

     

    Emmène-moi, je t'offrirai

    La douceur mouillée des prairies,

    La blanche laine des agneaux,

    La pâleur frileuse de l'aube

     

    Emmène-moi, je t'offrirai

    L'envolée de l'imaginaire,

    La terre inconnue du désir,

    Le long voyage de nos vies.

     

     Catherine GIRARD-AUGRY

    Délégations France 

     

     

     

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     Poèmes de nos délégations

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    Chantal PAYS 

     

    Ta belle voix

    Ta voix à nulle autre pareille,
    J’aime l’écouter maintes fois
    Chanter des chansons d’autrefois.
    Elle est si belle. Quelle merveille !

    Un souffle, un son, tout m’ensoleille ;
    Mon cœur vibre. Il se tait parfois.
    Ta voix à nulle autre pareille,
    J’aime l’écouter maintes fois.

    Comme un bourdonnement d’abeille,
    Des mots d’amour, de tant d’émois
    M’envoûtent tellement j’y crois.
    Je l’entends au creux de l’oreille,
    Ta voix à nulle autre pareille.


    Chantal PAYS

     

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    Jean MORAISIN

     

    Sous les coups ...

    Les voisins, les amis n'avaient rien remarqué.
    "Il était très gentil, rendait tant de services !
    Pour elle et ses enfants, aux plus grands sacrifices
    Il était toujours prêt, sans en être choqué !"

    A vrai dire, pourtant, elle avait expliqué
    Qu'une gifle parfois, sans parler de sévices,
    Pouvait être donnée, excluant que de vices
    L'on puisse l'accuser ou qu'il soit critiqué.

    L'emprise du bourreau les rend toutes dociles.
    Les victimes feront des aveux difficiles
    Hésitant à signer leurs terribles parcours.

    Quand maquiller les bleus nourrit l'invraisemblance,
    Pouvons-nous ignorer ces appels "au secours !" ?
    Les femmes sous les coups, meurent dans le silence.

    Jean MORAISIN

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    Clara DELANGE

     

    Mouette rieuse

    Mouette rieuse j’écris
    Au creux des vagues à l'âme
    Au bord des lames de fond
    À l'écorchée vive de l'écume
    À l'aube des étoiles à mer tombées
    J'écris en l'âme de fonte
    Aux sirènes hurlantes
    Déchirant les nuits froides
    J’écris aux marées-cages
    Je crie aux corps-mourants
    Rejetés sur la plage
    J'écris aux silencieux
    Laissés en bord de scène
    J'écris aux naufragés
    J'ai cris en toute urgence
    À ceux couchés au sable
    Que les marées ignorent
    Je crie à leur secours
    Avant que la tempête
    De notre indifférence
    N'engloutisse leur silence

    Que faire quand on naît mouette
    Et qu'on ne s'est que rire...


    Clara DELANGE

     

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    Claude Leonardo MANNUCCI

     

    Salon Zen

    C’est une ruche ceinturée d’alvéoles
    Où pâturent des gourous mystérieux
    Ils se piquent d’alléger nos chemins pierreux
    Mais leurs abeilles méritent des auréoles

    Elles s’enflamment comme de jolies lucioles
    Soulageant divers maux venimeux
    Elles veulent rendre les gens heureux
    Dans un monde cruel devenir frivole

    Voici la jeune Gaïa l’esprit en méditation
    Elle enseigne dans sa sphère d’initiation
    L’alignement postural et la thérapie quantique

    Elle se ressource avec des pierres et des cristaux
    Elle frappe doucement un tambour celtique
    Son âme délicate en est le vibrato

    Claude Leonardo MANNUCCI

     

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     Noël MÉTALLIER 

     

    Lettre à Charles Baudelaire

     Croyez-moi, je vous prie, cher Monsieur Baudelaire,

    Je ne crains pas les vents, non plus les vastes mers, 

    Mais plutôt, je l'avoue, les hommes d'équipage 

    Dont la futilité peut gâcher mon voyage.

    Toujours, je le promets, je chérirai la mer,

    L'écume sur ses flots et ses gouffres amers,

    Car elle est poésie, si dense et si profonde,

     Ses abysses me sont chers car nul ne les sonde.

    Je m'enhardis alors, j'écris sur un miroir

    Où se reflètent, bleus, mes cris de désespoir,

    Et, bien que n'ayant pas encore atteint mille ans, 

    J'ai trop de souvenirs pour aussi peu de temps.

    Pareil à l'albatros qui survole les flots, 

    Je plane haut, si haut, et par-delà les mots.

    De ma plume je fais la rime aux blancs nuages, 

    Mes vers, en lettres d'or, scintillent sur mes pages.

    Je suis souvent d'humeur badine ou vagabonde,

    Je déclame haut et fort, aux quatre coins du monde,

     Les beautés d'un matin ou d'un soleil couchant,

     L'horizon est désert, hélas, nul ne m'entend.

    Tu m'avais averti, c'est vrai, mon ami Charles,

     À présent je connais la douleur dont tu parles, 

    L'évidence s'impose à mon orgueil blessé :

    Mes ailes de géant m'empêchent de marcher !

    © Noël MÉTALLIER 

     

    Correspondants France

     

     Correspondants France

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    Julienne SALVAT

     

    VISAGE
     

    Visage
    tsunamis en attente
    comme autant de jardins suspendus
    promesses de subversion en eau de fièvre
    en eau d’orage et silence des profondeurs

    Visage
    ouvre son auberge dès l’aube
    l’âme en la demeure
    et sa force donne patience
    l’âme en la demeure
    et sa faiblesse montre les dents

    Visage
    champ de forces vives et mortes
    appel qui invite et désespère
    poème dépêché de mort et mise en bière
    _ le doux poison en aiguière calebasse bu _
    de guérison aussi par toutes herbes vertes
    vêpres métisses et messes noires

    Visage
    rien que Musique Amour et la Mort.

    Julienne SALVAT


    Extrait de Jeux Lémuriens – recueil de janvier 2012

    (Le chasseur abstrait éditeur)

     Correspondants France

    Correspondants France

     

    Correspondants France

     Daniel GLIZE

     

    La FONTAINE ANGE d'ALLEINS

    Ange, mon Ange
    Il me plaît de venir en ce lieu de présence
    Où ton âme enfantine activait son aisance.

    Ange, mon Ange
    Il me plaît de laisser mes vibrations du cœur
    Envahir tout mon être au passé du bonheur.

    Ange, mon Ange
    Il me plaît de baiser ta bouche d'eau fontaine
    Où coule ton parfum pour purifier ma peine.

    Ange, mon Ange
    Il me plaît de sentir tes ailes déployées
    Pour nous tracer la voie aux chemins octroyés.

    Ange, mon Ange
    Il me plaît de savoir que ton esprit repose
    Au paradis où l'ange à tout jamais s'impose.

    Daniel GLIZE

     

     

    Correspondants France

     

     

     

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    Récital de poésie

     

    Récital de poésie

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    De profondis

    De profondis

     

     

    De profondis

     

    Jacques Viesvil,  le poète qui soufflait sur les braises

     

    Un souffle glacial me traversa, une absence soudaine, un implacable vide s’installèrent.

    Quelques jours auparavant, nous avions échangé par téléphone. Certes, nous le savions souffrant et fatigué, mais il est des situations que nous occultons inconsciemment. Par refus de regarder les choses en face. La nouvelle me parvint par sa grande amie et talentueuse illustratrice Lysiane Ketsman. Jacques Viesvil (1) n’était plus ! L’homme éveillé s’était assoupi.Comme sa poésie, l’homme était tout de délicatesse et de transparence, prévenant, chaque matin les yeux tout éblouis, il s’étonnait que le soleil se soit encore levé.

    Oui Jacques Viesvil, l’ami, l’immense poète venait de nous quitter ! Une belle âme s’est envolée. Notre ami était une véritable semence, une graine qui pouvait encore nous prouver qu’il existe de l’espoir, qu’une germination nouvelle est possible. Au sens propre, il était un éveilleur de conscience, un passeur du verbe, un ciseleur de rêve. Un jour, il m’a écrit à propos d’un de ses ouvrages en cours de réalisation : « En chacun de nous, un homme cherche l’aube, ce n’est pas la lumière, mais déjà quelques lueurs d’espoir ainsi que la neige d’Avril. ». Son œuvre bibliographique poétique et théâtrale est conséquente. Comme un large étendard arc-en-ciel déployé à la face du monde, la volonté de l’humanisme flottait sur toute la vie et l’œuvre de Jacques Viesvil. Le coté prophétique de son œuvre fonde en l’homme, malgré les déserts d’incertitudes que la société actuelle génère, les plus hauts degrés de l’espérance. A son sens, l’homme a réellement besoin de réapprendre à vivre.Les nuances de son écriture étaient d’une rare puissance expressive, où force et beauté se mêlaient à la dramaturgie de certaines images intenses. Il portait en lui cette passion de la poésie à son niveau le plus élevé qui conviait l’homme à marcher sur le feu de l’esprit. S’il ne m’était donné qu’un seul mot pour situer l’œuvre de notre ami, sans hésitation je dirais : Humaniste.

    Grand amateur d’art, les peintres furent toujours présents dans sa vie et son œuvre, car il n’était pas rare qu’il fasse collaborer à ses ouvrages de merveilleux illustrateurs, ici je songe aux peintres Jean-Joseph Cherdon, Roger Somville, Salvatore Gucciardo et au graveur Christian Hoquet, etc… Une chose était certaine, Jacques Viesvil avait conscience que la poésie est peut-être encore l’ultime voie d’espérance offerte à l’homme. Utopie, allez-vous me rétorquer ! Possible, mais n’oubliez pas cependant que ce sont sur des utopies que l’on érige les plus beaux édifices de la vie.

    « Tu participes à l’énergie de la création du monde. Tu es la vie ! L’amour !

    L’amour nous transporte sur une autre planète. » (2)

    Le dernier mot reviendra au poète Marc Chesneau qui m’écrivit peu de temps avant sa disparition : « Qu’une mort crée toujours une possibilité humaine à continuer. » et que « La vraie force est force d’amour. »

     

    Michel Bénard.

     

    (1) Grand Prix International de Poésie S.P.A.F 2004 – Prix Léopold Sédar Senghor du Cénacle européen des Arts et des Lettres  2006 – Prix Roland le Cordier S.P.F 2014.

    (2) L’Homme qui souffle sur les braises – Editions ABM -

     

      * Parlons français* étude

    Jacques Vielsvil

     

    Jacques Vielsvil

    Mon bon souvenir de Jacques Viesvil remonte à 2006 à l'inauguration de l'Espace  LS Senghor de Bruxelles, où le Cénacle européen lui remit son prix de Poésie. Sa présence discrète ne me l'a pas fait oublier pour autant. Il nous reste du Poète sa lumière et celle de ses mots. 

    Jeannine Dion-Guérin, poète

     

    * Parlons français* étude 

     Bravo mon Cher Michel pour ton touchant hommage que tu rends à notre ami Jacques Viesvil!Merci de m'avoir cité. Ton texte, décrit avec ferveur l'âme du poète. Sa poésie se distingue dans le monde des lettres belges. Loin des écoles, de l’esthétisme littéraire qui valorise la musicalité des mots, de la phrase, Jacques Viesvil  a forgé une écriture basée sur l'émotion.  Sa démarche était un souffle  fusionnel,un feu ardent qui illustrait  un univers cristallin. Son lyrisme poétique était une force expressive qu'on retrouvaitdans chaque poème. L'homme est décrit dans sa puissance chaleureuse et spirituelle.  Voilà mes impressions sur notre ami Jacques...

    Salvatore Gucciardo, peintre

    * Parlons français* étude

     

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    Parutions/Recensions*5

    Parutions/Recensions*5

    7

    Dernières parutions de nos membres parmi de très nombreuses parutions à nos Éditions

    (recueils avec recensions*7)

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    Parutions/Recensions*7

    par MICHEL  BENARD

    poeta honoris causa

     

    Parutions de nos membres

     

    Parutions/Recensions*6

     

    ReParutions/Recensions*7cension : Christian Malaplate – «  La lumière tisse des volutes sur des pierres grises. »
    Editions des Poètes français – 2017 - 91 pages – format 15x21 –

    Nous pourrions considérer Christian Malaplate, auteur de nombreux ouvrages, comme un pèlerin du Verbe, un itinérant de la poésie. Sa dernière œuvre « La lumière tisse des volutes sur les pierres grises » s’ouvre sur le paysage d’un voyage incertain. Aléatoire. Une allégorie pour un espace de l’ailleurs.
    Avec ses mots, le poète avance à pas comptés sur les différents degrés de l’existence, symbole d’une secrète alchimie intérieure.

    « Pour franchir les lieux sacrés et pour écouter les puissances du Verbe. »

    Les mots se font désert, femme, écume d’amour. Le langage est codé, se révélant parfois hermétique afin de mieux offrir sa lumière révélatrice. Le silence de la réflexion se veut pénétrant, nous entrons dans une légende, un conte, celui de l’homme avec cette volonté d’amour tellement inaccessible !

    « Je prends dans ta main le goût de l’infini. »

    Les mots sont porteurs de force, de pouvoir, il faut les respecter, les utiliser à bon escient avec le meilleur de leur possibilité. L’homme, pour Christian Malaplate, est toujours entre deux rives, prose et poésie, narration ou révélation, difficile parfois d’y trouver sa rive et pourtant les ponts de la destinée y sont érigés. Nous touchons ici au poético-philosophique, la réflexion vibrant sur un mode de pensée est dominante et s’ouvre sur le livre de la vie. Le poète serait-il toujours condamné à l’exil, en quête de ses racines, à la recherche d’un verbe salvateur qui sécurise et réconforte.

    « Cette soif d’infini suscite tant d’angoisse .../... »

    Christian Malaplate s’interroge sur l’univers qui l’environne, il rêve sur les miroirs de l’âme et les chœurs des fabuleux opéras. Sa poésie nous invite à réfléchir sur nos conditions humaines et sur nous-mêmes - Suivre la trace ténue qui nous guide vers la révélation, la compréhension, le mystère de l’existence - Dans les pas chaloupés d’un tango rythmé par un bandonéon, le poète retrouve l’élan de la passion. Le parcours se veut parfois initiatique jusqu’à retrouver les signes dans la pierre, le site sacré et la puissance divine du verbe. Il me semble entendre parfois les chants de Novalis, Goethe ou Nietzsche. Dans une demi-brume nous apparaît le mystère mythique du Styx ou de l’Ile des Morts.

    « .../...nous engagent vers un dialogue secret avec les éléments. »

    Le symbole franchi, nous retrouvons vite la poésie et son goût d’infini, telle une langueur de parfum de femme.

    « J’entends ton chant d’amour comme un baiser un baiser ? sur un bouton de rose. »

    Christian Malaplate nous offre un kaléidoscope humaniste où se dépose l’interrogation globale de l’existence en ses arcanes. Les ténèbres et la lumière s’y conjuguent, dualité et complémentarité.
    L’homme, entre ses pages, demeure l’incontournable et permanent questionnement. Le centre paradoxal. L’homme en sa sublimation, l’homme en sa corruption, l’homme en sa soumission, l’homme en sa sagesse.

    « L’homme esclave chante et danse pour défier l’humiliation. »

    Nourrie des œuvres des grands poètes, la poésie de Christian Malaplate nous place souvent face à une énigme, au mystère de la pensée et du verbe venu d’ailleurs pour s’ouvrir sur l’inconnu, en cela reportons-nous à « Je est un autre »
    Les images s’enchaînent jusqu’à réaliser un tableau verbal, jusqu’à planter un décor dans lequel nous pouvons rêver, flâner, nous interroger pour emprunter divers chemins.
    Mais lequel est le vôtre, lequel est le mien, l’aventure se veut quelque peu ambivalente.
    Poésie en confidence dont certaines visions humanistes, spirituelles ou associées à l’amour nous transcendent.
    Le poète se doit de demeurer perpétuellement cet enfant qui parle aux nuages, aux arbres, aux oiseaux, qui court après ses chimères, les lèvres et les doigts tachés d’encre violette.
    Dans cet espace du jardin de l’enfance la poésie nous transporte et elle :

    « Rend le présent si délicieux puisque j’ose vous le dire, je vous aime. »

    Parutions/Recensions*5

     

    Parutions/Recensions*7Recension : Damienne Derreumaux «  La liberté des petites heures. »
    Editions les Poètes Français – 2016 – 61 pages – format 15 x 21.

    Ce recueil « La liberté des petites heures » de Damienne Derreumaux est un ouvrage attachant, plus proche de la narration en prose poétique libérée que de l’expression poétique classique, mais les textes de notre amie sont imprégnés d’humanité, de réflexions et questionnements sur un environnement illusoire autant qu’incertain, fragile et versatile.
    Ces poèmes sont nés dans un souffle naturel et tout cela au fil de relecture et rangement de textes épars. Alors Damienne Derreumaux s’interrogea et se dit pourquoi ne pas simplement associer judicieusement ces textes et les offrir en partage à quelques amis ou âmes sœurs.
    Cette dernière appartient à la génération « Peace and Love » pleine d’énergie, d’espérance et d’illusions. Epoque où l’on croyait tout possible, tout permis, libre du système et pauvres crédules nous l’avions cru. Incroyable innocence ! Damienne Derreumaux n’échappa pas à la règle et tomba dans le piège des imposteurs bâtisseurs d’utopie et fossoyeurs de générations. C’était le temps où nous rêvions de « l’Esperanto » de Katmandou, de Bénarès ou de Lhassa. Nous évoquions une forme de communauté mondiale sous les tipis, dans les bergeries du Larzac ou les maisons bleues de San Francisco.
    « La pauvreté, mais surtout a trouvé
    La lumière de l’Esprit. »
    « De vrais
    Voyageurs, une envie de parcourir
    Le monde à nouveau,.../... »
    En un mot nous caressions le grand rêve des citoyens de la terre.
    Mais naïfs que nous étions, c’était bien peu connaître la fourberie chronique des hommes.
    Oui les poèmes de Damienne Derreumaux laissent échapper quelques volutes d’encens aux senteurs et parfums d’un Mai 68. Nous le savons très bien, nous écrivons pour notre plaisir, un peu aussi pour les autres, mais au fond de nous même nous aimerions bien toutefois qu’un lecteur anonyme aime au moins nos quelques lignes si modestes soient-elles. Les textes de notre poétesse sont chargés de multiples expressions, d’images simples, de fragments de vie, d’impressions fugitives. Souvent elle use de peu de mots pour souligner l’essentiel, amours furtives, difficiles, souvent éphémères. Ici l’interrogation est souvent présente, la vie est un combat dont les ailes sont souvent brisées, mais la volonté surpasse tout et l’espoir reprend toujours son essor.
    «  Renier les difficultés passées,
    Inventer le courage
    De tenir encore
    Debout. »
    Ces petites heures de liberté sont la clé du bonheur en poésie, une quête de tendresse, de confidences. Besoin aussi d’une épaule de temps en temps pour y reposer la tête.
    Notre poétesse affronte le passé qui s’efface, mais il lui reste l’errance au travers de l’album des souvenirs, et les
    « Promesse d’avenir, pleine de découvrir.../... » 
    « Je suis seule et je dois
    Ouvrir ma route. »

    Parutions/Recensions*5
    Parutions/Recensions*7Recension : Danielle Miltenberger – «  A l’écoute des vagues  » Editions les Poètes français. 2016 – 63 pages – format 15x21


    Nous connaissons tous Danielle Miltenberger pour son étroite collaboration dans le cadre du comité directeur de la société des Poètes français pour lequel elle s’investit avec efficacité. Pour peu nous en aurions oublié qu’elle est aussi poète. La plus belle démonstration nous en est faite au travers de son ouvrage : «  A l’écoute des vagues. » L’écriture est vécue ici comme une révélation, une possible transcendance, une évasion intemporelle, un regard sociétal.
    Au cœur de sa réflexion Danielle Miltenberger pose ses mots sur le silence, pour peut-être y cueillir une âme sœur ou même étrangère.
    « .../...animer notre raison d’être
    devenir son confident. »
    Tout est si fragile dans le temps du passage, dans un éclat de rire et c’est l’interrogation qui s’installe.
    « Dans un souffle murmuré
    Où je dirai « je n’ai fait que passer... »
    Danielle Miltenberger ne peut réellement s’exprimer que par une écriture en liberté, certains dirons libérée. D’une grande modestie notre poétesse nous révèle une écriture masquée, en demi-teinte, mais d’une intense maturité, une sorte d’aboutissement intime dont l’expression et l’expérience sonnent avec justesse. Les textes se veulent assez courts, simples, mais ils touchent à l’essentiel, à l’indicible parfois. Les soirs de questionnement et de solitude Danielle Miltenberger fait de la poésie son amie, lui confie ses expériences, elle lui décrypte ses notes de beauté qu’elle voudrait transmettre au monde.
    « Quittant l’inconnu pour vous sourire
    Ou réveiller quelques désirs... »
    Parfois nous y percevons le souffle ténu d’une musique de Gesualdo Da Venosa.
    Les amours y sont fragiles, furtives, jusqu’à rester délaissées sur un siège de métro. Danielle Miltenberger ébauche des fragments d’amour où elle aimerait susurrer ses espérances, y ériger son espace de vie, mais c’est toujours l’inconnu qui attend au bout de la rue.
    Ses paroles sont celles de chacun d’entre nous en notre quotidien, en nos amours, nos désamours, nos abandons et solitudes. L’amour cependant donne des ailes, il fait flotter et dessine du rêve.
    « De tes rêves fous tu n’as eu qu’espérance. »
    Danielle Miltenberger nous ouvre délicatement les pages de son recueil, des pages de vie où elle effleure les problèmes de société, de l’émigration et de l’insertion, l’illusion de la terre d’accueil. Le drame également du nucléaire où l’homme joue toujours la destinée de l’humanité aux dés. Tel est l’apprenti sorcier que l’on baptise et cache sous le nom de progrès.
    L’inventaire est dressé, le monde des hommes est en bien mauvaise santé.
    Narration, témoignage, confidence, amour, un florilège de poèmes éparpillés tels des petits coquillages sur la plage d’un recueil qui aussi sent bon les embruns et la Bretagne.
    « Violente, rageuse, elle balaie les côtes
    Alors que les marins chahutés grelottent. »

    Parutions/Recensions*5

    Parutions/Recensions*7

    Recension : Gérard Laglenne «  10 ans sur l’Etrave Une forme fixe »

    Editions les Poètes français.  2017.  105 pages. Format 15x21.

    Connaissant la renommée de l’excellent poète Gérard Laglenne, que ne fut pas notre étonnement initial de constater, page après page, une sorte de compilation de textes de divers poètes et naturellement de l’auteur, présentant les multiples formes poétiques déjà publiées sur une décennie dans une revue des arts et des lettres, elle aussi bien connue.

    Gérard Laglenne est un pèlerin de longue date sur les sentiers sinueux de la poésie, à ce point qu’il n’a plus rien à démontrer quant à la qualité de son écriture soucieuse de la règle, de la forme sans pour autant faillir sur le fond qui se veut solide. A ce niveau sans doute, aurait-il était judicieux que notre poète nous concoctât un ensemble de ses poèmes personnels sous leurs diverses facettes traditionnelles. Il y a là cependant une volonté bien déterminée de perfection et d’un rappel à la préservation de la haute tradition de la poésie française.

    Gérard Laglenne le confesse, son propos n’est pas de prétendre apprendre, mais simplement de proposer un résumé succinct des formes essentielles au service des poètes qui voudraient en tirer profit. A l’heure où bien des valeurs sont bafouées, nous sommes face à l’apologie de la haute tradition poétique, ce qui est tout à fait en l’honneur de Gérard Laglenne qui nous propose un petit traité de versification. Toutes les règles et formes de la construction poétique sont rappelées. Plaisir également de retrouver des noms familiers et amis comme par exemple, Phileas Lebesgue le poète paysan à l’esprit universel, Pierre Hulin plume si délicate, Eliane Zunino-Gérard que l’on ne présente plus. Soulignons aussi la présence de phares tels, Charles d’Orléans, Arthur Rimbaud, Albert Samain etc.   

    Petite touche finale où nous admirerons cette jolie première de couverture que nous devons au merveilleux et grand peintre Michel Tesmoingt, immense illustrateur des poètes de sa génération et dans cet esprit, nous songeons au délicieux poète Roland le Cordier dont un bon nombre d’ouvrages furent illustrés par ce dernier.


    Parutions/Recensions*5

    Parutions/Recensions*7Recension Jean-Yves Lenoir «  Herbes » éditions les Poètes français – 2015 – 123 pages – format 15x21.

    Poésie dites-vous ? Peut-être pas poésie !
    Finalement si poésie, car elle est source et sève de vie.
    Et c’est bien de vie absolue dont il s’agit dans «  Herbes » le dernier ouvrage de Jean-Yves Lenoir. Oui poésie entre prose, narration, anecdotes. C’est un véritable herbier aux mille nuances, essences et découvertes singulières. L’ouvrage se présente sous forme de courtes nouvelles le plus souvent rattachées au monde végétal Jean-Yves Lenoir tente de restituer ses lettres de noblesse à l’herbe folle. Il la réhabilite. Ce petit brin de verdure qui défie les lois de la cité, de la société, en pouvant investir la ville, en perçant le macadam, en descellant les briques des murs. Il faut le vénérer ce brin d’herbe, en faire un bouquet rivalisant avec la rose.
    Jean-Yves Lenoir retourne aussi au monde olfactif, aux senteurs de terre, de bois, de caves, autant d’images en suspension dans la mémoire. Au détour d’un paragraphe, il se surprend à rêver sur une clé, et si c’était celle du paradis ? Nous constatons dans la construction des phrases, des ruptures de rythme, des fragmentations. Nous basculons de la vie ordinaire, aux drames, aux frustrations d’amour, à la folie congénitale de la société. L’herbe encore elle devient la reine, elle se fait l’aiguille d’une horloge, elle investit les vieilles maisons et miracle elle dessine :
    « L’herbe sous le vent dessine un bijou sur une peau de femme. »
    La facture de l’écriture se veut insolite, déroute, interroge, tout l’art réside à la description ou interprétations de ses signes colorés. On y croise des rêves de gosses, des rêves de romanichels qui flottent sur la Loire jusqu’aux Carpates. Angélique est-elle une femme ou une plante ? Peut-être les deux ! Comme dans l’herbier les souvenirs sont classés, il s’agit de le feuilleter pour réveiller les pans d’une mémoire d’enfance oscillant entre le réel et l’imaginaire, la folie et le fabuleux. Anaïs, Angélique, Lia, chiendent, prêle et pissenlit tous se confond, le temps s’estompe.Ici je ne saurais vous suggérer que de vous laisser transporter par cette écriture personnalisée, de feuilleter «  herbes » comme un grand herbier au hasard des chapitres pour peut-être y effeuiller des rêves. Et n’allez pas dire qu’ils n’existent pas, car « le poète prétend le contraires. » Laissons-le nourrir ses utopies.

    Parutions/Recensions*5

    Parutions/Recensions*7Recension- « Présence d’esprits » de Karin Espada – Editions les Poètes français –
    Format 15x21 105 pages. Illustration photo de Steve Howard.

    En première lecture le recueil poétique de Karin Espada «  Présences d’esprits » se drape d’une intention classique et l’idée de basculer dans une poésie convenablement composée mais emprisonnée dans sa gangue et ses limites, nous saisit. Tel fût mon ressenti immédiat ! Cependant bien vite il nous faut réviser cet apriori, afin de mieux découvrir une écriture variée à facettes multiples et en définitif pas si classique que ça.
    Alors le bon sens voudra de nous laisser entrainer dans un échantillonnage de visions diversifiées et d’impressions le plus souvent vécues.
    Après un petit périple bestiaire où une vaste faune animale est gratifiée d’un petit clin d’œil, chats, chiens, oiseaux, insectes et même crustacés, où son amour de l’espèce animale qui n’a rien à envier aux hommes, la conduisit jusqu’à braver un maitre indigne de la pointe de son parapluie.
    « J’intervins cette fois en hurlant qu’il arrête
    Mon parapluie brandi en guise d’arbalète.../... »
    Mais la poésie est aussi pour Karin Espada une façon de militer et de s’insurger contre les comportements vulgaires et vils des hommes pilleurs et profanateurs de la mémoire du passé et des lieux sacrés témoins de l’histoire.
    « Ceux qui profanent et saccagent
    Les tombes et sarcophages.../... »
    Nous y trouvons aussi les amours perdues qui brulent encore dans la tête et le cœur comme de simples lamparos.
    « Le désespoir brûle en moi
    Comme une poignée de braises.../... »
    Ce recueil n’est pas dépourvu de quelques discrètes nuances érotiques l’esprit et le corps ayant leur raison.
    Et je suis là, allongée,
    Toute chaude et rassasiée,
    Erotica sardonica,
    Humide de fantasmes,.../... »
    Souvent la poésie de Karin Espada se fait narrative et porte témoignage. Le souffle du quotidien défile de vers en vers, de poème en poème, la vie tout simplement s’accomplit. Pour peu que nous nous laissions transporter au gré des textes une sorte d’inventaire de l’existence se déroule sous nos yeux. Soulignons, la jolie illustration photographique de Steve Howard «  Abandoned » qui dégage une insolite et poétique ambiance Notre poétesse se livre, s’abandonne même aux rythmes saccadés de ses impressions. Les textes se fragmentent de justes réflexions, de délicates sensations. Par sa poésie régénératrice et bienfaisante Karin Espada en arrive à combler ses instants de solitude.

    « Puisque ma présence, N’est que le regret d’une absence,.../... »

    Textes énergiques parfois, qui ne peuvent pas nous laisser dans l’indifférence et dont l’emportement, la fougue, la spontanéité en arrivent à nous dérouter un peu.
    Et comme le souligne dans sa postface Vital Heurtebize : « Laissons nous donc emporter ! »

    Parutions/Recensions*5

    Parutions/Recensions*7Recension : Lasko Châline – « Bribes de vie en poésie » Editions les Poètes français – 2016- Format 15x21 81 pages.

    Même à l’état de bribes, la poésie pour Lasko Châline est une respiration, un souffle de vie, un flot de bon sens et de logique naturelle. Lasko Châline est toujours au sens le plus large du terme en demande ou en attente d’amour, c’est ainsi qu’au fil de ses poèmes elle nous dispense de sages recommandations.
    «  Vieillissez sans regretter votre vie... »
    La poésie parfois s’absente un petit peu, elle n’est pas toujours au rendez-vous, mais les battements de cœur sont omniprésents. Lasko Châline chemine par fragment d’expérience, de vécu, elle transforme et poétise sa narration en écriture libérée et vers irréguliers, mais c’est bien là que notre amie Lasko Châline regroupe toutes les forces de son évocation.
    Lasko Châline s’engage sur les sentiers du doute et des amours blessées.
    « J’aimerais que tout recommence sans aucun doute
    Mais mon amour s’est effiloché. »
    C’est une poésie au sang mêlé, comme un poing levé qui voudrait briser ses chaines.
    Lasko Châline entreprend l’inventaire des simples parcelles de l’existence, auxquelles chacun d’entre nous est un jour confronté.
    La métamorphose de l’amour, avec ses appels, ses abandons, ses stigmatisations.
    « Haine et amour
    Feront toujours parti de ce monde. »
    Nous basculons à la fois du ludique à l’inquiétude, du rêve à l’interrogation, de la passion au tourment !
    « Me mettras-tu de côté
    Quand tu penseras de moi avoir tout eu ? »
    L’essentiel est dit simplement dans ce recueil : « Bribes de vie en poésie » c’est un regard, un hommage, une chansonnette joyeuse aussi et un remerciement à la vie malgré ses voies hasardeuses, indéfinies et incertaines.
    C’est une volonté d’amour. Un pari !
    « Je vous aime. Love ! »

    Parutions/Recensions*5

    Parutions/Recensions*7

    Recension : Timothée Bordenave – « Paris La Nuit » Éditions les Poètes français.
    Format 15x21 – 59 pages.
    Récidive plutôt sympathique de Timothée Bordenave qui nous revient avec son nouveau recueil « Paris La Nuit. » Cela nous impose d’aborder cet ouvrage dans le costume d’un noctambule et de contempler Paris comme une jolie femme drapée de mystère et grimée d’une étrange beauté. L’écriture est libre, narrative, se voulant parfois quelque peu hermétique, une manière de mieux graver en nous l’énigme du poème. Timothée Bordenave se laisse transporter dans les alcôves secrètes des amours clandestines et incertaines, entre une étoile naissante et les froufrous de l’amante dont les yeux de l’amour sont parfumés d’absinthe.
    Dans les langueurs de ses jeux libertins, l’auteur poursuit son rêve d’enfant, il explore en alexandrins plus ou moins réguliers, les nuages, les châteaux forts et se laisse dériver dans le bateau à voile de son imaginaire. La poésie pour Timothée Bordenave est un noble moyen d’ériger sa vie afin de s’extirper du quotidien, de la morosité ambiante, alors oui, il vole, il rêve. Il jette ses vers sur le papier un peu comme une bouteille à la mer, ou une paire de dés qui roulent sur le tapis vert, et il s’en remet à la providence. Timothée Bordenave le confesse, il a besoin du rythme de la vie, de ses turbulences, mais surtout d’un espace où il cultive son petit lopin de paradis. Souvent sa poésie verse dans l’explicatif, il joue avec les mots, s’invente des rébus, des traits d’humeur. Il use de la poésie comme d’une arme pour son autodéfense, aussi dérisoire soit-elle. Il se protège ainsi bien mieux de la société et de ses controverses. De surcroît, il est un poète amoureux dont l’esprit se nourrit d’humour et de dérisions. Dérisions plurielles, oui ! Car il n’y a qu’un poète pour faire une déclaration d’amour à l’amour ! Eh bien, notre ami rayonnant de crédulité n’a de cesse de le courtiser, conscient néanmoins de la fragilité et de la vulnérabilité de cet amour. Nous percevons chez lui un côté Petit Prince qui nous émeut de tant d’innocence lorsqu’il voyage avec les anges. Timothée Bordenave est un marchand de rêve où la poésie ne trouve peut-être pas toujours son compte, mais qui finalement s’impose lorsqu’il nous plonge dans :
    « Les souvenirs des rois
    Des fées des magiciennes
    Et de leurs citadelles...
    .........................................
    Et c’est fou comme on s’aime
    Amour heureux combat. »

    Parutions/Recensions*5

     

    Parutions/Recensions*7Recension : «  Il Veneziano » de Christian Lamoureux – Editions les Poètes français – 2017 – Format 15x21 nombre de pages 65.

    Ces nouvelles pages du recueil de Christian Lamoureux « Il Veneziano » s’ouvrent sur les mystères des brumes et des masques du Grand Canal à l’ombre omniprésente de Casanova qui s’y profile car venant de s’échapper des plombs.
    Il est bon de retrouver dans des vers qui ont choisi d’être libres, les émotions, les fusions embrasées de l’Eros. L’amour libertin n’est-il pas le plus beau synonyme de liberté ?

    « Un grain de beauté / A l’orée / Du bas / Petit soleil noir.../... »

    Le poète Christian Lamoureux le bien nommé, se fait galant. Le langage est lissé, patiné, courtois, d’un autre temps et conviendrait bien à l’esprit de l’Académie Erotydia.
    Révélateurs des amours mondaines ou courtoises, les textes sont traités selon l’esprit du XVIII siècle avec son langage et sa manière ampoulée.
    Suivons le parcours malicieux d’une mouche coquine.
    Toujours exprimés en langage choisi, nombreux textes sont chargés d’une subtile et évocatrice beauté érotique.
    Le poète, à l’instar de Casanova, nous entraîne dans des concerts privés des plus émoustillants où, pour le seul plaisir de son amant, la claveciniste joue, nue, des partitions de Couperin.
    Aux travers des jeux de langages singuliers, quelques regrets nous caressent lorsque le poète s’autocensure. Ah ! Foudres du ciel, que de belles visions imaginaires sont là perdues. A vous donc d’en élaborer la suite.
    Nous sommes conduits dans les arcanes de l’amour courtois à deux pas de l’amour grivois. Où est la frontière ?

    « Penchée en sa bergère, / Elle me lisait du Sade... /... »

    Imaginez une ravissante dame simplement vêtue de bas et de jarretelles jouant du violoncelle, la vision est des plus érotiques.
    Oui, érotisme et poésie, le cocktail est détonnant, le verbe s’en trouve embelli de soierie et le lecteur, pour peu qu’il soit sensible à la beauté érotique, est transporté dans un jardin humide et parfumé des pollens de l’amour.
    Au cours de notre ballade romantique et poético-érotique, nous croisons de beaux esprits, Vivaldi, Sade, Couperin, Da Ponte, Le Tintoret etc. etc.
    Mais aussi de belles délurées, marquises ou courtisanes libérées, d’amoureuses et langoureuses servantes primesautières.
    L’amour ici se cache derrière un loup de soie, taillé en quelques dentelles intimes et larmes de sécrétions charnelles.
    Courtoise, galante, subjective, voilà une poésie bien enivrante et distrayante.

    « L’Ange épousa la Dame / Dans un bruissement d’ailes, .../... »

    Délicieuses visions de Christian Lamoureux qui caresse par peintre interposé le fantasme de l’amour proscrit, coupable, mais tellement enivrant avec une religieuse.
    Pour votre bonne conscience poète Christian Lamoureux, allez faire pénitence et mea-culpa !
    Mais surtout revenez-nous vite car, par votre amour des mots, nous effleurons d’amour les corps.

    Parutions/Recensions*5

     

    Parutions/Recensions*7GRAINS DE VIE
    JEAN DORNAC
    Préface de Michel Bénard
    Lauréat de l’Académie française
    Éditions les Poètes français, 4e trimestre 2017

    Dans la tempête le poète louvoie, avec pour compagnes des vagues qui le font trembler, il tangue sur les franges du quotidien, il hésite, se retourne, Ô cruel destin / qui fait de l’amour / une pénible servitude. Il fait front sur le reflux de son ouragan intérieur, qu’il remaille pour en faire un enclos : laisse-moi me reposer près de ton âme / berce-moi de ton rire joyeux. Dans les jours déchus, funambule sur des lignes d’espoir, il essaie de trouver une plage plus sereine : Au long des routes et du hasard / j’ai entrevu des portraits / que mon âme refoulait… que ton visage de tendresse / m’enveloppe au plus tendre de ton cɶur.
    Seul, il avance quels que soient les naufrages, les brûlures, les morsures de la solitude : rude compagne / qui s’accroche en rageuse harpie / me rappelant sans cesse / que la fin est proche, avec parfois l’œil rivé sur un phare lointain qui clignote : quelques braises pour éclairer la nuit du cœur / Ô femme, tu n’es jamais loin / de son encre et ses désirs / toujours, tu es présente / dans les recoins de mon âme.
    Dornac est un exilé du bonheur : Que je sois mort ou vivant / qu’importe au demeurant ? /mais je crie mon désespoir / d’avoir déjà perdu …les délices du possible.
    Il vit avec ses cicatrices. Flux, reflux des brisures sur ses sentes grises, illuminées parfois, comme ici dans ce recueil, par les éclats de lumière de la poétesse, peintre Ode. Les couleurs de ces illustrations éclairent les espoirs calcinés mais s’associent aussi aux souvenirs d’enfance si vivaces qui lui tiennent encore lieu de compagnons, de chemin de vie : nostalgie d’une époque douce / où ma petite cuillère / suffisait à mon bonheur.
    Ces grains de vie déposés en grande partie par la grand-mère du poète sont l’humus où a pulsé la germination de son être Tu as guidé les jours et les ans / de ma plus tendre enfance : tu as fait de moi / ce que je suis /ta vie était mon bonheur. C’est pourquoi, avec une immense reconnaissance, l’auteur a dédié ce recueil à sa chère grand-mère : A ma grand-mère Marie, qui m’a ouvert à l’amour sans frontière et dont l’image reste gravée dans mon cœuret mon esprit.
    Dornac, avec des mots qui trouent les ronces, ne voudrait offrir que l’églantine, la violette, la rose sans les épines : les poètes font l’amour avec la beauté / tutoient les dieux … frêles membranes sous les tourments / les souffrances et les douleurs. Ses textes tracent un vibrant sillon de sensibilité : mais qui donc a le pouvoir / de faire taire le vent ?
    Le poète croit encore, aux creux de ses nuits d’encre, aux murs d’aube, ceux qui affichent des alphabets d’or aux courbures d’ancolie et de chairs vives, à ces épitres où se tissent les chimères qui font vivre et aux sourires, tulles légers sur ses meurtrissures, vagabondage d’Éros à l’ombre des ombres.
    Entre silence et tremblement, à la racine des orties, Dornac trace, sans cesse, sur sa page blanche les petits riens de l’enfance qui façonnent l’homme, enroule les lettres dans la promesse des nuages et l’odeur des songes brûlés, dessine les syllabes, lianes noires pour une prière : lorsque mon jour arrivera / que la nuit tombera sur mes yeux /…ne m’enfermez pas dans une caisse…que l’essence de mon être / s’envole vers le ciel. Dans la tissure de ses lignes se dessine le début et la fin du cri.
    En refermant ces Grains de Vie, nous repensons aux lignes de Paul Éluard : je suis au bras des ombres / je suis au bas des ombres / et les ombres m’attendent. Pour le plaisir des lecteurs puissent-elles attendre longtemps.
    Jean Dornac a créé et gère le site : couleurs poésie 2 où se retrouvent peintres et poètes, on peut aussi le retrouver sur son blog twitter.
    Nicole Hardouin

    Parutions/Recensions*5

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

            

     

     

     

     

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