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    c'est l'été

     

    Sensation

    Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,

    Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :

    Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.

    Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

     

     Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :

    Mais l’amour infini me montera dans l’âme,

    Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,

    Par la Nature, – heureux comme avec une femme.

     

     Arthur Rimbaud, Poésies

    c'est l'été

     

    L'été

    En été les lis et les roses

    Jalousaient ses tons et ses poses,

     

    La nuit, par l’odeur des tilleuls

    Nous nous en sommes allés seuls.

     

    L’odeur de son corps, sur la mousse,

    Est plus enivrante et plus douce.

     

    En revenant le long des blés,

    Nous étions tous deux bien troublés.

     

    Comme les blés que le vent frôle,

    Elle ployait sur mon épaule.

     

    Charles Cros, Le coffret de santal

     

     c'est l'été

    L’Été

    Il brille, le sauvage Été,
    La poitrine pleine de roses.
    Il brûle tout, hommes et choses,
    Dans sa placide cruauté.

    Il met le désir effronté
    Sur les jeunes lèvres décloses ;
    Il brille, le sauvage Été,
    La poitrine pleine de roses.

    Roi superbe, il plane irrité
    Dans des splendeurs d’apothéoses
    Sur les horizons grandioses ;
    Fauve dans la blanche clarté,
    Il brille, le sauvage Été.

    Théodore de Banville (1823-1891)

     

    c'est l'été

     

     

    AU SEUIL DU SONGE

     

    A la margelle fascinée d’une fenêtre

    Quand l’instant trouble l’infini,

    Des oiseaux enneigés de lumière,

    Dans un bruissement d’essaim

    S’envolent comme une source d’eau vive.

    Frise mouvante,

    Chapelet impatient

    Qui palpite dans l’or du matin.

    Le temps, cette fleur nomade

    Trouble les saisons de mon rêve,

    L’été vient soudain déclore

    Dans un moment d’éternité.

    JFD

     c'est l'été

    Le chant des sources

    Midi sonne au village et se fond en silence.

    Sommeillant sur la pierre, une ombre échappe au trait

    Décoché par un astre au regard stupéfait.

    La muraille le nargue en mimant l'impudence.

    Un ange, solitaire, immobile apparence,

    Se libère du marbre et fredonne distrait

    Le chant clair de la source aux accords de Juillet.

    Un archet de lumière épure l'assonance.

    L'invisible compose en parfums affolés

    La musique des fleurs aux secrets envolés

    Quand sur l'aile du Temps se pose mon empreinte.

    Et la plaine frissonne aux caresses du vent.

    Sur ses longs cheveux d'or, ondoyant dans l'étreinte,

    Un soleil amoureux pose un baiser brûlant.

    Jean MORAISIN

     

     

     le bleu de l'été

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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